Le leader du MHP (Parti d'action nationaliste) Devlet Bahçeli a déclaré mardi au Premier ministre Ahmet Davutoğlu, qu'il fermait – semble-t-il définitivement – la porte à toute participation à une coalition, relate le quotidien Hürriyet. La rencontre entre les deux hommes s'inscrivait dans le cadre d'une série de visites du Premier ministre et chef de l'AKP (Parti de la justice et du développement) à ses adversaires politiques pour tenter de former un gouvernement. "Devlet Bahçeli a une fois de plus réitéré son souhait de ne pas faire partie d'une coalition, comme il l'avait déjà dit à de nombreuses reprises depuis le 7 Juin" a annoncé Ahmet Davutoğlu.
Investi par le président turc Recep Tayyip Erdoğan vendredi dernier, le Premier ministre sortant a également rencontré lundi le chef du CHP (Parti républicain du peuple) et, hier, les vice-présidents du HDP (Parti démocratique des peuples). Cette première tournée de discussions avant les fêtes de fin du Ramadan est destinée à évaluer les positions de chacun. "Nous continuerons les réunions avec tous les partis (…) jusqu'à ce qu'un gouvernement soit formé” a expliqué Ahmet Davutoğlu, dont le parti a perdu sa majorité absolue lors des élections législatives du 7 juin dernier. D'après lui, “les deux partis (AKP et MHP) ont les mêmes convictions: la Turquie ne peut pas rester sans un gouvernement et un gouvernement fort est nécessaire”.
Même si, au départ, le MHP était perçu comme le partenaire de coalition le plus probable pour l'AKP, son chef n'a cessé depuis le soir de l'élection d'écarter cette éventualité et d'appeler à des élections anticipées. À l'évidence, Devlet Bahçeli considère que ce n'est ni dans son intérêt, ni dans celui de son parti, de former un gouvernement avec l'AKP.
Il y a trois semaines, Devlet Bahçeli avait déjà refusé une proposition de coalition avec un poste de Premier ministre, formulée par Kemal Kılıçdaroğlu, chef du principal parti d'opposition, le CHP.
Le compte à rebours des 45 jours a commencé après que le chef de l'État a donné à Ahmet Davutoğlu le mandat de former un gouvernement de coalition, l'obligeant à négocier avec d'autres partis. Dans le cas où l'AKP ne parviendrait pas à trouver de partenaire pour gouverner, Recep Tayyip Erdoğan convoquerait des élections anticipées.
Alizée Pellen (http://lepetitjournal.com/istanbul) jeudi 16 juillet 2015
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