Le journaliste français Loup Bureau, 27 ans, a foulé le sol de Paris dimanche après plus de 50 jours d’incarcération à Sirnak, dans le sud-est de la Turquie. La justice turque a annoncé sa libération vendredi dernier et a aussitôt prononcé son expulsion. "Je suis très fatigué mais très content d’être là", a déclaré Loup Bureau à sa descente de l’avion, entouré de sa famille, ses amis et la ministre de la culture, Françoise Nyssen, venus l’accueillir.
"Je n’ai pas été maltraité physiquement, mais il y a eu des menaces, des intimidations. J’ai été en garde à vue pendant six jours avant d’aller en prison. C’est à ce moment-là où ça a été plus compliqué", a-t-il expliqué. Il a précisé être resté "jusqu'au bout dans l'incertitude de pouvoir partir". Ses conditions de détention, "un peu compliquées" au départ, se sont améliorées lorsque "M. Macron a annoncé qu'il demandait (sa) libération". Le président français avait demandé à la fin du mois d’août sa "libération rapide et son retour en France"à son homologue turc Recep Tayyip Erdoğan. L’annonce de sa libération est intervenue au lendemain de la visite du ministre des Affaires étrangères français, Jean-Yves Le Drian, à Ankara, au cours de laquelle il avait demandé que le cas du journaliste soit "clarifié très vite".
Loup Bureau, étudiant en journalisme en Belgique, avait été interpellé le 26 juillet à la frontière entre l'Irak et la Turquie et placé en détention provisoire le 1er août pour soupçons d'appartenance à "une organisation terroriste armée", après que des photos le montrant en compagnie de combattants kurdes syriens des YPG (un mouvement considéré comme une organisation terroriste par Ankara) ont été trouvées en sa possession. Selon sa défense, ces images datent d’un reportage sur les conditions de vie des populations syriennes réalisé en 2013 et diffusé sur TV5 Monde.
Istanbul (http://lepetitjournal.com/istanbul) mardi 19 septembre 2017
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