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“ÉTAT PARALLÈLE” – Ouverture du procès de l’imam Fethullah Gülen

Écrit par Lepetitjournal Istanbul
Publié le 6 janvier 2016, mis à jour le 6 janvier 2018

Une cour pénale d'Istanbul a commencé, mercredi 6 janvier, à juger l'imam Fethullah Gülen et 68 co-accusés poursuivis pour avoir fondé une “organisation terroriste”, rapporte l'agence de presse semi-officielle Anadolu. Fethullah Gülen, exilé aux Etats-Unis depuis 1999 et jugé par contumace, est désigné comme le “principal suspect” dans l'acte d'accusation, un document de près de 1.500 pages.

Le prédicateur est accusé d'avoir créé une “structure d'État parallèle” (FETÖ/PDY) pour renverser le gouvernement de Recep Tayyip Erdoğan par des accusations de corruption en décembre 2013. Fethullah Gülen et ses co-accusés – d'anciens policiers, pour la plupart – nient ces accusations. Dans son réquisitoire, le procureur a réclamé une peine de prison incompressible pour l'imam et deux ex-chefs de police, tandis que les autres accusés risquent de 7 à 330 années d'enfermement.

Le président Recep Tayyip Erdogan, et désormais la justice turque, accusent ce septuagénaire d'avoir infiltré patiemment presque tous les secteurs, de la banque à la justice en passant par les médias, la police ou l'armée. Ses sympathisants sont aussi très présents dans l'éducation, grâce à un réseau d'écoles en Turquie et dans le monde, des Etats-Unis à l'Europe et l'Afrique. Pendant longtemps, le Parti de la justice et du développement (AKP, au pouvoir depuis 2002) semblait s'en accommoder, voire même s'appuyer sur ces représentants informels de la Turquie à l'étranger. Mais depuis qu'une enquête anti-corruption a fait vaciller son pouvoir à l'hiver 2013, l'actuel chef de l'État a pris la tête d'une vaste offensive politique et judiciaire contre les réseaux de l'imam.

Depuis deux ans, des centaines de policiers, juges, procureurs et journalistes ont été mutés, mis à pied voire poursuivis pour appartenance présumée à une “organisation terroriste”. Recep Tayyip Erdoğan continue quant à lui de réclamer aux Etats-Unis l'extradition de l'imam Gülen, visé par un mandat d'arrêt international.

Istanbul (www.lepetitjournal.com/istanbul) jeudi 7 janvier 2016

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Publié le 6 janvier 2016, mis à jour le 6 janvier 2018

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