Alors que jusqu’à présent les transactions de change de devises étrangères en Turquie s’effectuaient sans contrôle, une nouvelle décision du ministère des Finances et du Trésor vient modifier ce système souvent considéré comme opaque.
Depuis le 12 octobre 2021, la présentation dans les bureaux de change d’un document d’identité pour effectuer toutes les transactions de change était requise, et ce, sans minimum de montant. Mi-novembre, des aménagements ont été apporté : un document d'identité est requis, mais à partir d'une transaction de 100$.
Pour ces transactions, l’agent de change devra enregistrer le numéro d'identité ou le numéro de passeport ou le numéro d'identification fiscale, indiquant la date, l'heure et le montant de la transaction.
Le ministère des Finances et du Trésor turc a déclaré dans un communiqué que cette nouvelle mesure vise à “empêcher les irrégularités dans l’économie turque et à l’harmonisation de celle-ci avec les régulations internationales” tout en soulignant que cette démarche n’a pas “l’intention d’apporter de restriction au secteur”.
Forte dépréciation de la livre turque ces derniers jours
La semaine passée, la valeur de la livre turque a considérablement chuté. Le dollar, qui a atteint de nouveaux records, s'échangeait contre 9,25 livres turques vendredi soir à la fermeture des marchés (l’euro contre 10,75 livres turques samedi matin).
Le président Recep Tayyip Erdoğan, qui se décrit régulièrement comme un "ennemi des taux d'intérêt", a limogé, tard mercredi soir, trois grands noms du comité de politique monétaire de la Banque centrale dont deux s'opposaient à la dernière baisse des taux d'intérêt.
Certains soupçonnent dans cette démarche les préparatifs d’une nouvelle baisse des taux d’intérêts, lors d’une réunion qui doit se tenir jeudi 21 octobre.
En un peu plus de deux ans, le président turc a révoqué trois gouverneurs de la Banque centrale en raison de divergences politiques, compromettant ainsi sa crédibilité et sa prévisibilité.
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