Le 12ème programme quinquennal de développement, qui consiste en une feuille de route pour l’économie du pays, a été soumis à la Grande Assemblée nationale de Turquie (Türkiye Büyük Millet Meclisi - TBMM) le 16 octobre dernier. Si la priorité est bien évidemment accordée aux populations sinistrées, une place toute particulière est accordée au patrimoine culturel des régions dévastées par les séismes de février dernier.
La reconstruction post séisme est un processus complexe qui nécessite une coordination efficace entre de nombreux acteurs, ainsi que la mobilisation de ressources financières et humaines considérables afin d’envisager une reconstruction durable et réduire les risques futurs, dans un pays particulièrement exposé aux risques sismiques. Si les défis restent immenses et vitaux pour la population sinistrée, le patrimoine culturel des régions touchées par les différents séismes nécessite lui aussi une attention toute particulière.
Un patrimoine en danger
Le Sud-Est anatolien a un riche patrimoine culturel et les autorités turques travaillent, dans le processus de reconstruction, à protéger et restaurer ces trésors culturels.
Aussi, lors de la présentation de ce nouveau programme de développement quinquennal, les débats ont notamment concerné les actions à mener pour protéger ce patrimoine particulièrement dans les régions de Kahramanmaraş et du Hatay. Il s’agira de documenter les biens culturels, avec la priorité donnée à ceux des provinces à risque. Le ministère de la Culture et du Tourisme (T.C. Kültür ve Turizm Bakanlığı) a recensé pas moins de 8 444 structures historiques du patrimoine culturel dans les 11 provinces les plus durement touchées par les tremblements de terre. Pour ne citer qu’elles, les splendides et remarquables mosaïques d’Antioche, que l’on pouvait admirer notamment au musée archéologique du Hatay et au muséum hôtel, en font partie.
Pour Louisa Vinton, représentante du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) : "Il ne s'agit pas seulement d'objets physiques, aussi cruciaux soient-ils pour la mémoire historique, mais aussi d'une contribution à la revitalisation de l'identité unique et de l'esprit humain de la région".
Conserver le lien avec le patrimoine
Aussi, un des enjeux réside dans le maintien du lien entre les régions sinistrées et les nouvelles agglomérations urbaines. Selon le plan de développement, dans ces nouvelles agglomérations, de nombreuses infrastructures culturelles verront le jour. Dans toutes ces agglomérations qui seront déplacées, les relations avec les anciennes régions/villes seront prises en compte dans les nouveaux plans urbains et des modèles de gestion de zone seront appliqués pour assurer la pérennité de la culture urbaine. Des travaux seront également menés pour protéger et revitaliser le patrimoine culturel immatériel des différentes régions.
Il s’agira parallèlement, d’évaluer les dommages causés aux sites/objets, prendre des photos pour la documentation, cartographier les zones endommagées mais aussi renforcer en conséquence, les sites identifiés à risque.
Il s’agit là d’objectifs tout aussi louables qu’ambitieux, dans ces régions qui font toujours face à un véritable chaos et où les populations luttent pour leur survie quotidienne.
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