Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 0

À Bolu, le mariage bientôt à 100 000 TL pour les étrangers ? 

mairie de Bolu étrangersmairie de Bolu étrangers
Écrit par Albane Akyüz
Publié le 14 novembre 2021, mis à jour le 13 janvier 2024

Le maire CHP de Bolu s’en prend une nouvelle fois aux étrangers. Tanju Özcan, connu pour ses déclarations anti-migrants, a annoncé début novembre son intention de facturer les frais de mariage à 100 000 TL si l'un des deux futurs époux est un ressortissant étranger. Le 22 novembre, son conseil municipal a voté favorablement, entérinant la proposition discriminatoire.

Le maire de la ville de Bolu (nord-ouest) a présenté début novembre à son conseil municipal une proposition pour le budget 2022, prévoyant la révision des frais de mariage dans sa ville. 

De nouvelles déclarations anti-migrants 

Parmi les changements proposés figure une augmentation des frais pour les personnes qui contractent un deuxième et/ou un troisième mariage, mais aussi une taxe de 100 000 livres turques à payer à la ville, si l'un (ou deux) des futurs époux est un ressortissant étranger.

Avec cette proposition, Tanju Özcan admet ouvertement qu'il cherche à décourager les familles étrangères de s'installer dans sa province. “Nous ne voulons pas que des étrangers se marient à Bolu, s'installent dans la ville et aient des enfants”, a-t-il déclaré. "Nous voulons qu'ils retournent dans leur pays, raison pour laquelle nous proposons ces mesures."

Cette nouvelle proposition fait partie d'une série d’autres mesures anti-migrants. 

En août dernier, Tanju Özcan avait proposé de faire payer plus cher l’eau aux étrangers de la province, ainsi que certaines redevances. Aussi, avait-il déclaré que les Syriens ont "trente ans de retard sur la Turquie", et les Afghans “cent ans”. Il a spécifiquement appelé les familles de réfugiés irakiens et syriens à quitter Bolu. 

Pénaliser les personnes qui se remarient 

La proposition de budget comprend également des frais supplémentaires pour ceux qui se remarient après un divorce. Selon la proposition, les frais pour un citoyen qui contracte un deuxième mariage seraient de 5 000 TL, tandis que ceux d'un troisième, 50 000 TL. Le maire de Bolu a rappelé que depuis la dépénalisation de l'adultère en Turquie [fin des années 1990], les taux de divorce ont augmenté.

“Nous prenons ces décisions afin de ne pas encourager le divorce, de protéger l'intégrité familiale et prévenir les traumatismes des enfants de parents séparés” a-t-il déclaré.

En Turquie, les frais de mariage dont il faut s’acquitter auprès de la mairie varient selon que les futurs époux sont turcs ou étrangers. Pour les Turcs, les coûts fluctuent entre 450 TL et 1 000 TL environ (livret de famille inclus), selon le jour et le lieu de célébration, et ils s’élèvent à environ 1 500 TL pour les ressortissants étrangers.

Tanju Özcan, qui a fait l'objet d'une enquête disciplinaire par le CHP (opposition) pour ses propos, a plusieurs fois indiqué que ses opinions ne reflétaient pas forcément celles du parti.

Albane Akyüz
Publié le 14 novembre 2021, mis à jour le 13 janvier 2024

Flash infos