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RENCONTRE – Trois Français se sont rendus en Turquie... à la rame!

Écrit par Lepetitjournal Istanbul
Publié le 17 janvier 2017, mis à jour le 17 janvier 2017

Un périple de neuf mois en kayak le long du littoral méditerranéen de Sète, au sud de la France, à Mersin, au sud de la Turquie. C'est le défi un peu fou que viennent d'achever Sonia Verducci, Nil Roux et Thomas Puech-Maurel. Lepetitjournal.com d'Istanbul est allé à la rencontre de ces trois Français passionnés de voyage, qui nous racontent leur aventure.

"L'Odyssette". C'est le nom choisi par Sonia, Nil et Thomas pour leur périple de neuf mois, entamé le 13 mars 2016 et achevé en décembre, le long du littoral méditerranéen pour rejoindre la Turquie. Une destination symbolique pour Thomas, 29 ans, qui a étudié et vécu à Istanbul pendant deux ans. Et pour Sonia et Nil, 27 et 30 ans, dont l'idylle a débuté sur les montagnes enflammées d'Olympos, au sud-ouest du pays. Le trio français avait fait d'Istanbul sa destination finale mais c'est à Mersin que les aventuriers ont donné leur dernier coup de rame. "Pour des raisons climatiques et à cause du fort courant, nous n'étions pas certains de pouvoir remonter jusqu'à Istanbul en kayak, explique Thomas. Ça aurait été dommage de ne pas finir en ramant. On ne voulait rien perdre du plaisir du voyage."

Nil, Sonia et Thomas (à droite) (photo personnelle)

Un voyage rythmé par des arrêts imprévus, des nuits en toile de tente sur les plages mais surtout, par la découverte d'endroits magnifiques et des rencontres inoubliables : "Nous avons reçu un très bon accueil, de la côte d'Azur à la Turquie, en passant par la Corse, l'Albanie ou encore la Grèce, raconte le trio. Les gens nous ont offert des repas, des douches, des nuits chez eux ou à l'hôtel. Nous avons gardé contact et ils ont pu prendre de nos nouvelles sur notre site internet." Au-delà des rencontres humaines, les trois amis gardent aussi le souvenir des animaux croisés sur leur chemin : dauphins, poissons volants, tortues?

Les livres après la tempête

Volcan sur l'île italienne de Stromboli (photo Nil Roux)

Rien, sinon leur goût de l'aventure, ne présageait leur périple en kayak : "Nous n'étions pas expérimentés au départ, explique Sonia. Nous en avions fait quatre fois auparavant dans notre vie !" Pourtant, les trois amis ont bravé les tempêtes. Comme celle qui les a conduits à rester bloqués cinq jours dans un phare sur une petite ile de Croatie. L'aventure aurait bien pu s'arrêter à mi-chemin ce jour là, s'ils n'avaient pas sauvé leurs kayaks, détachés par la force du vent et des vagues. "Après chaque galère, il y a toujours quelque chose de positif", relativise Thomas. Et c'est finalement l'inexpérience qui leur a permis d'avancer, 20 km par jour en moyenne, et durant 17 heures d'affilées exceptionnellement pour traverser l'Adriatique. "La victoire appartient à ceux qui ne savent pas que quelque chose est impossible à faire", selon un proverbe grec que Nil se plait à citer. Il ajoute : "Il faut toujours se focaliser sur les nouvelles vagues qui arrivent et pas sur celles que l'on vient de passer. Toujours être sur ses gardes. Les vagues qui arrivent de dos sont les plus dangereuses. Si notre kayak se renversait, on mettait aussi en danger les deux autres qui nous venaient en aide."

Pour prévenir la fatigue et les blessures, les trois rameurs ont pu compter sur les conseils avisés de Sonia, nutritionniste et passionnée de naturopathie. "Ils ont porté leurs fruits puisque nos corps se sont très vite habitués alors que l'on n'a pas une carrure d'athlète, observe Nil. Nous n'avons jamais eu de tendinites par exemple, c'est pourtant fréquent en kayak." Celle qui avait déjà entrepris un tour des Balkans en vélo pliant veut d'ailleurs faire profiter de son expérience à d'autres. Sonia va rédiger un livre sur l'alimentation pour des voyages sportifs de longue durée. Passionné de sciences de l'éducation, Thomas écrira un recueil de contes et interviendra dans des écoles. Nil, quant à lui, épris de photographie et de géopolitique, souhaite organiser des expositions et dresser dans un livre le portrait de l'intégration des pays à l'Union européenne, en y intégrant des anecdotes de voyage.

De la rame au cinéma itinérant

(photo Nil Roux)

"Ce voyage en kayak devait être le dernier grand périple, avant de se ranger dans une vie posée", explique Thomas, qui a déjà fait ?entres autres- le tour des Balkans en vélo avec Nil. Mais les trois coéquipiers ont de nouveaux projets en tête. Le prochain ? Un cinéma itinérant en Roumanie, à l'été 2018. "J'ai vécu en Roumanie et j'y ai découvert un très bon cinéma, mais il y a pourtant peu de salles de projection, poursuit Nil. Notre idée est de partir avec un véhicule pour transporter le matériel de cinéma conduit par l'un, tandis que les autres voyageront en vélo. Nous proposerons différents films, de villages en villages, pendant quatre mois." Le trio envisage aussi un nouveau tour en kayak, de Lviv en Ukraine, à Istanbul. Un voyage à contre-courant comme les trois amis en imaginent sans cesse. Ce périple est terminé mais "l'Odyssette", elle, ne fait que commencer?

Solène Permanne (http://lepetitjournal.com/istanbul) mercredi 18 janvier 2017

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Publié le 17 janvier 2017, mis à jour le 17 janvier 2017

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