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Nadia Fanton, Consule générale : "Istanbul a une énergie incroyable"

Depuis son arrivée à Istanbul à la fin du mois d’août, Nadia Fanton insuffle une dynamique nouvelle au consulat. Attachée à renforcer les liens avec la communauté française, elle partage une vision humaine pour son mandat.

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Écrit par Sarah Goldenberg
Publié le 18 décembre 2024, mis à jour le 19 décembre 2024

 

Un nouveau regard au cœur des relations franco-turques : Nadia Fanton à Istanbul

Depuis son entrée en fonction à Istanbul le 29 août 2024, Nadia Fanton, Consule Générale de France à Istanbul s’attache à mettre en valeur la communauté française et à faire rayonner l’image de la France dans l’ouest de la Turquie (d’Edirne à Bodrum). Avec une riche carrière dans la diplomatie et une connaissance préalable de la Turquie, Nadia Fanton apporte une vision à la fois humaine et stratégique à son mandat. Dans cet échange, la Consule générale revient sur son parcours, ses ambitions pour le consulat et sa vision des relations franco-turques.

 

 

lepetitjournal.com Istanbul : Pouvez-vous nous parler de votre parcours et de ce qui vous a mené à ce poste de Consule Générale à Istanbul ?

Nadia Fanton : Je suis diplomate de carrière. Avant de prendre mes fonctions à Istanbul, j’ai travaillé au cabinet de deux ministres des Affaires étrangères, Catherine Colonna puis Stéphane Séjourné. J’ai également été en poste à New York, à la représentation permanente de la France auprès de l’ONU, mais aussi au Mali et au Burkina Faso.

 

Je suis très heureuse de revenir à Istanbul, dans une ville qui compte beaucoup pour moi depuis mon échange Erasmus à l’Université Galatasaray en 2007.

 

Quelles priorités vous êtes-vous fixées pour ce mandat en Turquie ?

J’ai plusieurs priorités : tout d’abord, accompagner les 7.500 Français qui vivent dans la circonscription d’Istanbul, mais aussi ceux de Thrace, de la région d’Izmir et jusqu’à Muğla, leur fournir un service public de qualité et de proximité ; ensuite, faire rayonner la France dans l’ouest de la Turquie : promouvoir notre langue, notre culture, nos associations, nos entreprises, nos universités ; enfin, renforcer les liens humains et les coopérations entre la France et la Turquie. Toutes ces priorités, je les mets en œuvre sous l’autorité de l’Ambassadrice de France Isabelle Dumont et main dans la main avec tous les services de l’Ambassade.

Je trouve qu’il est important de montrer la France telle qu’elle est aujourd’hui : notre pays est déjà connu pour la mode, la gastronomie, les arts, ce dont nous sommes très fiers, mais la France est aussi en pointe sur les nouvelles technologies, l’intelligence artificielle, l’adaptation aux effets du changement climatique.

 

La France est un pays dynamique, moderne, à l’image de la communauté française en Turquie. 

 

Quels sont, selon vous, les principaux défis auxquels la communauté française est confrontée ?

La communauté française en Turquie est riche de sa diversité : certains de nos compatriotes vivent ici depuis des décennies, d’autres au contraire sont ici dans le cadre d’expatriations de courte durée ; nous avons aussi beaucoup de familles binationales, pour partie des couples mixtes, aussi des Français, qui sont nés et ont grandi en France, et qui ont décidé de redécouvrir le pays de leurs parents. Nous avons aussi de plus en plus d’étudiants français, qui, comme moi à l’époque, souhaitent faire une partie de leurs études en Turquie.

 

La communauté française rencontre parfois des difficultés liées à l’éloignement géographique ou au contexte local, notamment, aujourd’hui, l’inflation.

Toute l’équipe du Consulat général de France à Istanbul est mobilisée pour être aux côtés des Français, pour les accompagner au mieux tout au long de leur vie. Nous essayons notamment de simplifier les démarches administratives et d’être à l’écoute de nos ressortissants.

Je profite de cette interview pour inciter les Français installés ici à s’inscrire sur le registre des Français à l’étranger, et les Français de passage à s’inscrire sur la plateforme « Ariane », sur le site du ministère des affaires étrangères.

 

 

La situation géopolitique actuelle, influence-t-elle les priorités du consulat ?

Je trouve que la situation géopolitique actuelle est marquée par un besoin accru de coopération, de concertation et de dialogue.

 

La France, comme la Turquie, sont deux puissances économiques, stratégiques, diplomatiques, culturelles et scientifiques, qui ont beaucoup à faire ensemble, en particulier pour relever nos défis communs.

Ces défis, ce sont par exemple la lutte contre le réchauffement climatique, la décarbonation de nos économies ou encore la transformation numérique. Dans tous ces domaines, nos coopérations avec la Turquie sont prometteuses.  Nous avons aussi beaucoup à faire en matière de coopération économique, culturelle et universitaire, dans un esprit mutuellement bénéfique.

 

Comment envisagez-vous l’évolution des relations entre la France et la Turquie dans les prochaines années ?

 

Je suis convaincue que les relations entre la France et la Turquie continueront de se consolider dans les années à venir. Tout d’abord parce que ces relations sont anciennes et solides : elles remontent à cinq siècles, au temps de l’alliance entre François 1er et à Soliman le Magnifique. Ensuite, parce que ces relations reposent sur des liens humains indéfectibles et une francophonie très vivante. Nous nous appuyons aussi sur des liens économiques en pleine expansion, avec de plus en plus d’investissements français en Turquie, mais aussi de plus en plus d’investissements turcs en France. Les coopérations universitaires et culturelles contribuent aussi à ancrer l’amitié franco-turque dans la durée.

 

Nous avons des défis communs, comme l’intelligence artificielle ou l’adaptation au changement climatique, qui sont autant de sujets de dialogue et de coopération entre nos deux pays.

 

 

Y a-t-il un modèle ou une expérience d’un autre pays qui vous inspire dans votre rôle ici en Turquie ?

Tous mes postes m’ont marquée et m’ont formée comme femme et comme diplomate. Mais si je devais en choisir un, je dirais New York.

New York me rappelle Istanbul : la même énergie, la même créativité.

Ce sont des villes-mondes où l’on se dit que tout est possible !

 

Si vous deviez décrire Istanbul en trois mots, lesquels choisiriez-vous et pourquoi ?

 

Attachante, fascinante et énergique.

Istanbul est une ville très belle, avec beaucoup de charme. Une ville où l’Histoire est partout. Mais en même temps une ville qui se modernise en permanence, une ville qui ne dort jamais, une ville qui est tournée vers l’avenir.

 

Si vous aviez un message à adresser directement aux lecteurs du lepetitjournal.com Istanbul, que leur diriez-vous ?

Pour les lecteurs qui vivent dans la circonscription d’Istanbul, je vous dis « à bientôt » : j’espère pouvoir vous rencontrer, connaitre vos parcours, vos projets, vos associations et vos entreprises.

Et à tous les lecteurs du Petit Journal, je vous souhaite une belle et heureuse année 2025 !

 

Nadia Fanton - Sarah Goldenberg
Mme. Nadia Fanton, Consule Générale de France à Istanbul (à droite) - Mme. Sarah Goldenberg, rédactrice lepetitjournal.com Istanbul (à gauche)

 

Lepetitjournal.com d'Istanbul souhaite à Madame Nadia Fanton beaucoup de succès pour sa mission à Istanbul.

Suivre Nadia Fanton : InstagramX

Propos recueillis par Sarah Goldenberg. 

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