Ce dimanche 28 mai, les Turcs étaient appelés aux urnes pour le deuxième tour de l'élection présidentielle qui opposait Recep Tayyip Erdoğan à Kemal Kılıçdaroğlu (opposition).
Dimanche soir, le Haut conseil électoral (YSK) a annoncé la victoire du président sortant : Recep Tayyip Erdoğan remporte ce deuxième tour avec 52,14% des suffrages, son adversaire, Kemal Kılıçdaroğlu, obtient quant à lui 47,86%. 2.292.180 voix les séparent.
Le 14 mai, à l'issue du premier tour, Recep Tayyip Erdoğan avait obtenu 49,52% des votes, Kemal Kılıçdaroğlu 44,88%. 2.520.164 voix les séparaient. Sinan Oğan (extrême droite), le 3e candidat avait créé la surprise avec 5,17% des votes. Pour le deuxième tour, il avait appelé à voter pour Recep Tayyip Erdoğan, alors qu'Ümit Ozdağ, le leader du Parti de la Victoire (ZP, Zafer partisi : parti d’extrême droite anti-immigration) avait annoncé soutenir Kemal Kılıçdaroğlu. Muharrem Ince (ancien candidat CHP à l'élection présidentielle de 2018), qui s'était retiré 3 jours avant le premier tour, avait remporté 0,43% de votes. Ce dernier avait refusé de donner des consignes de vote.
Comme au premier tour, ce 28 mai, des tensions, quelques irrégularités ainsi que des échauffourées ont été rapportées pendant la journée de vote, ainsi qu'au moment du dépouillement.
Dimanche soir, à l'issue de premières estimations qui lui étaient favorables, Recep Tayyip Erdoğan a chanté avec ses partisans dans l'arrondissement d'Üsküdar à Istanbul, avant de s'exprimer : "Nous avons commencé à Istanbul, nous poursuivons à Istanbul". Il a par ailleurs rappelé son attachement à la "famille", arguant que les partis d'opposition soutenaient les "LGBT". Il a ensuite rejoint le palais présidentiel à Ankara, où il a été acclamé par une foule de partisans. Il y a prononcé un discours, annonçant notamment une baisse à venir de l'inflation.
Kemal Kılıçdaroğlu a pour sa part tenu une conférence de presse dans la capitale, déclarant que la lutte continuait, et qu'il était surtout "inquiet pour les problèmes qui attendent" la Turquie.
Une campagne inéquitable
La campagne s'est déroulée dans une atmosphère très tendue : une grande majorité de la presse (environ 90%) est proche de la coalition au pouvoir, les temps de parole, notamment sur la chaîne publique TRT, ont été très déséquilibrés.
Par ailleurs, dans les meetings organisés par la coalition au pouvoir, l'opposition a fait l'objet d'une campagne de dénigrement via des discours et des clips de propagande très virulents et mensongers.