Ces deux dernières années, un total de huit milliards de TL de prêts à des taux avantageux ont été accordés à des femmes entrepreneurs.
Par le biais de la banque publique Halkbank, les autorités turques ont accordé plus de huit milliards de TL de prêts à des femmes entrepreneurs au cours des deux dernières années. Quelque 80 000 dirigeantes de petites et moyennes entreprises ont ainsi pu disposer d’emprunts à taux zéro pour des montants inférieurs à 50 000 TL, et à des taux faibles pour des sommes pouvant atteindre jusqu’à 300 000 TL.
Depuis plusieurs années, les autorités turques mènent une politique destinée à accroître le nombre de femmes sur le marché du travail. Entre 2005 et 2017, le taux d’activité de la population féminine âgée de 15 à 64 ans a gagné 12 points pour s’élever à 37,6%. Une évolution que souhaite poursuivre le gouvernement, qui s’est fixé comme objectif d’atteindre les 41% d’ici à 2023.
Gros manque à gagner
Pour ce faire, le ministère de la Famille, du Travail et des Services sociaux a publié un plan d’action 2018-2023 articulé autour de cinq axes :santé, éducation, économie, participation au processus décisionnel et médias.
Cependant, en dépit de la bonne volonté affichée par les pouvoirs publics, le rapport « Global Gender Gap 2017 » classe la Turquie 131ème sur 144 pays en matière d’égalité entre les hommes et les femmes. Ces dernières restent davantage touchées par le chômage, les discriminations à l’embauche et le travail précaire. Ainsi 47,5% des femmes occupées travaillaient dans le secteur informel en 2014, contre 27,2% chez les hommes.
Ces inégalités sont un enjeu à la fois social et surtout économique pour la Turquie : le manque à gagner généré par la faible présence des femmes dans le monde du travail est estimé 22% de son revenu national brut.