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À Istanbul, la Russie et l’Ukraine s’accordent sur l’exportation de céréales

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Publié le 24 juillet 2022, mis à jour le 3 août 2022

Le 22 juillet, après deux mois de négociations, l’Ukraine et la Russie se sont entendues pour rouvrir les exportations de céréales ukrainiennes. L’objectif étant de limiter la crise alimentaire et l’inflation. Mais la dernière frappe de missiles sur le port d’Odessa fait craindre l’échec de cet accord.

Après des semaines de négociations par l’intermédiaire de la Turquie et de l’Organisation des Nations unies (ONU), l’Ukraine et la Russie se sont finalement mises d'accord sur la réouverture des ports (pour quatre mois, automatiquement reconduit), pour l’exportation des céréales ukrainiennes via la mer Noire. C’est au palais de Dolmabahçe à Istanbul, que se sont réunis vendredi 22 juillet, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, le président turc, Recep Tayyip Erdoğan, ainsi que les ministres de la Défense turc et russe, et le ministre des Infrastructures ukrainien. Un accord qui "n’a pas été facile" d’après le président turc, mais qui renforce "l’espoir de mettre fin à cette guerre".

Lutter contre l’inflation et les pénuries

L’objectif de cet accord est de mettre fin à la crise alimentaire causée depuis le début de la guerre en Ukraine il y a tout juste 5 mois. Le chef de la diplomatie de l’Union européenne, Josep Borrell, après avoir félicité les deux parties sur twitter, a reconnu que l’accord est "une étape essentielle pour surmonter l'insécurité alimentaire mondiale causée par l'agression de la Russie contre l’Ukraine". La Russie, elle, nie toute implication dans cette crise alimentaire, et rejette la faute sur les pays qui ont adopté des sanctions contre Moscou. L’Ukraine, "grenier à blé de l’Europe", exportait avant la guerre 74 % de sa production. La guerre a ainsi mis en grande difficulté l’Europe ainsi que plusieurs pays d’Afrique qui dépendent fortement du blé ukrainien, faisant craindre une importante crise alimentaire en 2023, lorsque les stocks seront épuisés. L’accord signé à Istanbul devrait donc permettre de relancer la chaîne de production et de limiter les pénuries.

Ce sont depuis les ports d’Odessa, de Pivdenny et de Chornomorsk que les exportations reprendront. D’après l’ONU, cet accord devrait être pleinement opérationnel dans les semaines à venir.

Des exportations incertaines ?

Malgré la réouverture des ports, Kiev n’a pas accepté de déminer la mer Noire, dans le but de prévenir une éventuelle attaque russe. La Turquie a pourtant proposé son aide, mais l’Ukraine campe sur ses positions. D’après l’ONU, il a donc été décidé que les cargos seraient guidés via des "pilotes ukrainiens". Mais ce samedi 23 juillet, le lendemain de la signature, des missiles ont visé le port d’Odessa, et principalement une usine de traitement de céréales, menaçant ainsi l’accord. "Le port d'Odessa a été bombardé, en particulier là où se déroulaient les processus d'expédition (de céréales). Nous avons abattu deux missiles, et deux autres missiles ont touché l'infrastructure portuaire où, de toute évidence, il y avait du grain", a déclaré à l'AFP le porte-parole de l'armée de l'air ukrainienne, Yuri Ignat. L’Ukraine accuse Moscou de "cracher au visage" de l’ONU et de la Turquie en compromettant l’accord. La Russie, elle, a d'abord nié toute implication dans cette frappe, avant de reconnaître sa responsabilité.

Un Centre conjoint de coordination des exportations de céréales ukrainiennes, établi dans le cadre de l’accord du 22 juillet, a été officiellement inauguré, au sein de l’Université turque de la Défense nationale (à Istanbul), le 27 juillet par le ministre turc de La Défense, Hulusi Akar, qui a déclaré que les corridors d’évacuation des céréales devraient grandement contribuer à surmonter la crise alimentaire mondiale.

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