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Démission de la gouverneure de la Banque centrale turque 8 mois après sa nomination

Moins d'un après sa prise de fonction à la tête de la Banque centrale turque, Hafize Gaye Erkan a annoncé sa démission vendredi 2 février. Après un début prometteur, la brillante banquière stambouliote s'est retrouvée submergée par de violentes polémiques.

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Écrit par Pauline Sorain
Publié le 4 février 2024, mis à jour le 5 février 2024

Une nomination pour une thérapie de choc

Née à Istanbul, Hafize Gaye Erkan a étudié à l’Université Boğaziçi, puis a poursuivi son cursus dans de prestigieuses universités américaines. Elle a par la suite exercé dans les instances dirigeantes de très grandes entreprises aux Etats-Unis (Tiffany & Co, Goldman Sachs, etc.), où son expertise a été reconnue.  

Sa nomination à la tête de la Banque centrale turque en juin 2023, dans un contexte d’inflation galopante (qui avait atteint 85% en 2022 selon les chiffres officiels), était porteuse d’un fort espoir de changement. Ce fut le cas : elle a notamment pris la décision de relever progressivement le taux directeur de 8,5% à 45%. Ces différentes mesures, qui ont permis de commencer à contenir l’inflation et de retrouver la confiance des investisseurs avaient été saluées.

Une succession de polémiques

En décembre 2023, une première polémique avait été largement reprise par la presse nationale et internationale alors qu'elle déclarait qu’elle et sa famille avaient été contraints d’aller vivre chez ses parents, faute de pouvoir trouver un logement à un prix décent à Istanbul. "Est-il possible qu’Istanbul soit devenue plus chère que Manhattan ?" s’était-elle interrogée dans les colonnes du quotidien turc Hürriyet. Sur l’année 2023, les loyers auraient augmenté de près de 80% à Istanbul selon une étude de l’Université Bahçesehir. Si une haute fonctionnaire turque ne parvient pas à se loger à Istanbul, quid du stambouliote moyen ?

Ces déclarations, mettant en lumières les conséquences de la crise économique, avaient déjà commencé à affaiblir sa position.

A la mi-janvier, elle a été accusée par plusieurs médias turcs d’avoir, ce qu’elle nie, accordé à sa famille des avantages aux frais de la Banque centrale. Estimant que cette campagne avait pour but de nuire à sa réputation, elle a donc souhaité remettre sa démission au président Erdoğan tout en soulignant sa fierté d’avoir exercé ces fonctions pour son pays et d’être parvenue à un début d’amélioration de la situation économique.

 

 

Lui succède Fatih Karahan, ex-économiste d’Amazon qui était son adjoint à la Banque centrale. Il devrait, selon les déclarations du ministre du Trésor et des Finances Mehmet Şimşek, poursuivre la politique mise en place par madame Erkan pour parvenir à l’objectif très attendu de stabilité des prix, particulièrement à deux mois des élections municipales... 

 

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