Après cinq années de construction, le pont Çanakkale 1915 est enfin inauguré et ouvert à la circulation ce vendredi 18 mars, une date qui coïncide avec le 107e anniversaire de la victoire de Çanakkale.
Le pont, qui relie les deux rives du détroit des Dardanelles, dans le nord-ouest turc, fait partie d’un ensemble routier de 88 km, qui joint Malkara (ouest de Tekirdağ, rive européenne) à Çanakkale (rive asiatique).
Ce pont a pour but de réduire le temps de la traversée du détroit à 6 minutes, contre 30 minutes en ferry (ferry réputé moins fiable, car risquant d’être annulé en cas de mauvais temps, ou contraignant les passagers à des heures d'attente, notamment pendant les périodes de vacances).
S’il propose un trajet alternatif plus rapide, le nouveau pont est aussi plus coûteux : le passage avait été initialement fixé à 15 euros (près de 250 TL) + TVA, alors que le coût via ferry pour un véhicule est de 107 TL actuellement. Mais le président Erdogan a annoncé lors de l'inauguration du pont ce 18 mars que le passage coûterait finalement 200 TL. Il a également indiqué que le pont serait gratuit pendant une semaine.
Le ministère des Transports a récemment annoncé attendre au moins 45 000 passages quotidiens.
Avec une longueur totale de 4 608 mètres, et une portée de 2 023 mètres (2 023, en référence au 100e anniversaire de la fondation de la République de Turquie l’année prochaine), le pont Çanakkale 1915 est désormais le plus long pont suspendu du monde. Ses pylônes sont peints aux couleurs du drapeau turc, en rouge et blanc.
Le projet aurait coûté 3,1 milliards d'euros, soit 100 millions d'euros de plus que prévu initialement, en raison des effets de la pandémie et de la hausse des prix des matières premières.
Le pont, réalisé par un consortium d'entreprises sud-coréennes et turques, devient ainsi le cinquième "passage eurasien" pour les véhicules, succédant, à Istanbul, au premier pont (pont des martyrs du 15 juillet), deuxième pont (pont Fatih Sultan Mehmet), troisième pont (pont Yavuz Sultan Selim) et au tunnel Avrasya ("Eurasie", mer de Marmara), les deux derniers ouvrages ayant également été réalisés en partenariat avec des sociétés sud-coréennes.
Le premier ministre sud-coréen, Kim Boo-kyum, devrait d’ailleurs se trouver aux côtés du président Erdogan ce vendredi 18 mars pour inaugurer ce nouveau projet commun.