Vous n’êtes pas sans savoir que le code postal d’Istanbul est le numéro 34… Eh bien, la municipalité de la métropole d'Istanbul a inauguré le 13 mai, par une présentation à l’ancien Chantier naval de la Corne d’Or, une exposition de rue dirigée par Marcus Graf, "Şahmeran 34" (prononcer "Chaméran"), qui durera trois mois…
Trente-quatre artistes ont été chargés de peindre, en l’interprétant à leur façon, une statue crée par l’artiste Ayla Turan, représentant Şahmeran, une fée qui, selon les légendes des villes de Mardin et de Tarse, était la Reine des Serpents… Une exposition similaire nommée "Şahmeran Mardin" avait d’ailleurs remporté un franc succès à Mardin en 2020.
Mais, au fait, qui était Şahmeran ?
Il y a très longtemps, à Tarse, vivait, cachée sous la terre, la Reine des Serpents, Şahmeran, une fée moitié femme moitié reptile, très savante en la médecine.
Un jour, le jeune Cemşab découvrit le royaume de Şahmeran, gagna sa confiance et passa des années avec elle ; mais comme il languissait de sa famille, il demanda à la fée la permission de le laisser sortir et Şahmeran accepta, à condition qu’il ne révèle sa cachette à personne. Sur ces entrefaites, le roi tomba malade et selon le vizir, il n’y avait que la viande de Şahmeran qui pouvait le guérir. Cemşab, qui s’était tu longtemps, fut contraint de révéler l’emplacement de la fée. Şahmeran demanda alors à Cemşab de la faire bouillir, de faire manger sa chair au roi et boire le bouillon au vizir. Le vizir mourut mais le roi guérit et fit de Cemşab son nouveau ministre… D’autres versions disent que Cemşab, qui avait appris la médecine chez la fée, devint le célèbre médecin, Lokman Hekim... Le mythe ajoute que les serpents ne savent pas que Şahmeran est morte et qu’ils envahiront la ville de Tarse le jour où ils l’apprendront…
Cinq statues peintes par les artistes Bubi Hayon, Kemal Tufan, Yiğit Yazıcı, Tanju Babacan et Aslı Şarman sont exposées à Galataport.
À Galataport
Les autres ont été disséminées dans divers endroits de la ville, en particulier à Taksim, Mecidiyeköy, Besiktaş, Maçka, Bebek, Eminonü, Kadiköy, Bagdad Caddesi et dans des stations de métro… A l’automne, toutes seront vendues aux enchères pour donner des bourses d’étude à des jeunes filles.
En attendant, à vous de les retrouver mais comme il y en a 34, sachez que pour les découvrir toutes, vous allez devoir beaucoup marcher dans la ville…