Ce vendredi 5 avril à 19h, l’Institut Français d’Istanbul accueillera le spectacle de danse contemporaine "Jérôme Bel". Ce spectacle, chorégraphié par le danseur éponyme, sera interprété à Istanbul par la performeuse Dilek Champs.
Cette pièce, créée en 2021, dresse le parcours intimiste de Jérôme Bel, actuellement artiste associé au Centre national de la danse (CND). Jérôme Bel la désigne comme une "auto-bio-choré-graphie". À travers des projections d’extraits de ses différentes œuvres – contenant parfois de la nudité –, l’artiste se place sur scène comme dans une conférence, où il revient sur ses hésitations, ses erreurs et ses découvertes.
Au même moment, le spectacle sera joué à Los Angeles par Ariel Osterweis. Jérôme Bel a en effet mis l’écologie au cœur de sa réflexion et fait le choix depuis plusieurs années de ne plus représenter lui-même ses pièces dans des pays trop lointains.

Et à Istanbul, seule sur scène, ce sera Dilek Champs l’interprète. Cette danseuse chorégraphe franco-turque est la créatrice de la compagnie Atmasyon, qui se représente à l’international.
En 2020, pour l’ouverture d’un gala au Sabancı Müzesi, elle réalise une étonnante performance artistique : se glisser en partie sous le tapis rouge durant plusieurs heures. "Je voulais bouleverser l’usage que l’on fait de cet objet habituellement" explique-t-elle.
"C’est un joli défi d’interpréter intimement quelqu’un d’autre que soi"
Pour "Jérôme Bel", Dilek Champs a mis plusieurs mois à préparer la performance. "Le plus difficile était de tout organiser seule, mais je suis fière de ce que j’ai produit" raconte-t-elle avec émotion. Plutôt que se dire "inspirée" par le danseur, elle préfère dire qu’elle "s’y identifie" dans son parcours et ses épreuves.
Pour Dilek Champs, interpréter cette pièce est important : "J’ai traduit l’intégralité du texte en turc, pour représenter le plus fidèlement possible les émotions très particulières de Jérôme. Et pouvoir faire cela en turc, c’est important. Nous avons besoin de prendre notre place dans l’art. À 42 ans maintenant, je n’ai jamais vu un festival de théâtre ou de danse dont les œuvres sont traduites en turc. Et là ce sera le cas."
Reconnaissante de la liberté que l’Institut Français lui laisse, Dilek Champs conclut : "C’est un joli défi d’interpréter intimement quelqu’un d’autre que soi".
> Plus d’informations sur le spectacle ICI.
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