Narendra Modi obtient un troisième mandat mais aura besoin de ses alliés du NDA pour former un gouvernement.
Un taux de participation plus faible qu’en 2019
642 millions d’Indiens ont voté lors de ces élections, qui se sont déroulées en sept phases sur une période de six semaines, marquée par une grande vague de chaleur sur une partie de l’Inde. Parmi les 968 millions d’électeurs recensés par la commission, 66,3 % ont participé au vote, soit légèrement moins qu’en 2019, où le taux de participation avait atteint 67,4 %.
Une victoire pour la coalition NDA (dont BJP)
Narendra Modi avait sollicité la confiance du peuple en demandant à son parti, le BJP, et à ses alliés de décrocher plus de 400 sièges à la Lok Sabha, dont 370 pour le BJP seul. Avec une telle majorité, deux tiers des 542 sièges de la chambre basse du parlement, il aurait eu le pouvoir d'amender la Constitution indienne.
Cependant, sa victoire n'atteint pas ses ambitions. Bien que le BJP soit en tête des votes, avec 36.56% des voix, il obtient 239 sièges, loin des 272 nécessaires pour une majorité absolue et un score inférieur à celui de 2019. Narendra Modi obtient tout de même la victoire à Varanasi (son troisième terme) et son ministre de l'intérieur Amit Shah est réélu à Gandhinagar au Gujarat.
C'est donc avec l'aide de la coalition NDA que Narendra Modi accède à un troisième mandat, égalant ainsi Jawaharlal Nehru. Ensemble, le NDA remporte 294 sièges, contre 352 en 2019 (Source : livemint). Le BJP perd donc la main dans les négociations de pouvoir qui devraient avoir lieu dans les prochaines heures.
Proclamant sa victoire, il a néanmoins déclaré sur le réseau social X " le peuple a placé sa confiance dans la NDA (Alliance démocratique nationale) pour la troisième fois consécutive. C'est un fait historique dans l'histoire de l'Inde" avant de remercier les militants pour leur travail pendant la campagne électorale. S’adressant aux militants du BJP au siège du parti, il a également déclaré : "C'est la première fois depuis 1962 qu'un gouvernement est élu trois fois de suite."
People have placed their faith in NDA, for a third consecutive time! This is a historical feat in India’s history.
— Narendra Modi (@narendramodi) June 4, 2024
I bow to the Janata Janardan for this affection and assure them that we will continue the good work done in the last decade to keep fulfilling the aspirations of…
Le Congrès obtient son meilleur score en 10 ans
Le parti du Congrès et ses alliés, qui ont formé la coalition I.N.D.I.A, eux, se réjouissent de leurs résultats : Ils ont renversé toutes les prédictions des sondages de sortie des urnes et ont remporté au moins 232 sièges, selon les derniers chiffres.
Le Congrès aurait obtenu a lui seul, 99 sièges soit près du double de son score de 2019, ou il n’avait obtenu que 52 sièges sur l’ensemble du territoire indien. Beaucoup attribuent ce succès au Yatra de Rahul Gandhi, une marche de 4 000 km (2 485 miles) à travers l'Inde conclue peu avant les élections et au cours de laquelle il a rencontré des représentants de toutes les couches de la société.
D’un point de vue personnel, Rahul Gandhi a obtenu les deux sièges pour lesquels il était candidat : à Wayanad, au Kerala, il a gagné avec une marge de 364 422 voix et a Raebareli en Uttar Pradesh, avec une marge de 390 000 voix.
Le Bloc I.N.D.I.A marque des points
Mais le Congrès n’est pas le seul parti d’opposition à célébrer leur score aujourd'hui. Le Samajwadi Party a infligé une défaite choc au BJP dans son bastion de l'Uttar Pradesh, remportant 42 sièges contre 37 pour le BJP et vainquant même le BJP à Ayodhya, où ce dernier venait d’inaugurer le temple de Ram, supposé lui assurer la victoire.
De plus,au West Bengale, Mamata Banerjee a surpris le BJP en reprenant le terrain qu'elle avait perdu en 2019. Son parti, le TMC (Trinamool Congress) obtiendrait 30 sièges contre 12 pour le BJP/NDA.
Malgré les efforts de Narendra Modi pour marquer des points au Tamil Nadu, qu’il a visité 9 fois pendant la campagne électorale, la coalition NDA n’aura pas obtenu un seul siège dans l’Etat et c’est l’Alliance DMK-Congrès qui obtiendrait 38 des 39 sièges, le succès de la coalition au pouvoir est largement attribué au leadership du chef de gouvernement et président du DMK (Dravida Munnetra Kazhagam), M. K. Stalin.
Au Maharashtra, où plusieurs scissions ont secoué la politique de la région ces dernières années, le BJP n'atteint que 26.18% des voix et obtient 9 sièges. Sa coalition avec le NCP (Ajit Pawar) et le Shiv Sena (Eknath Sinde) obtient un total de 17 sièges. De leur côté, le bloc I.N.D.I.A (Congrès, Shiv Sena (Uddhav Thackeray) et NCP (Sharad Pawar)) obtiendraient 30 sièges.