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Actualité JO 2024 : début des épreuves de lutte, l'Inde représentée par 6 athlètes

Les compétitions olympiques de lutte auront lieu du 5 août au 11 août à l'Arena Champ de Mars (Paris). Elles comprennent 18 épreuves de lutte gréco-romaine et de lutte libre organisées par catégorie de poids : 6 épreuves de lutte libre femmes, 6 épreuves de lutte libre hommes et 6 épreuves de lutte gréco-romaine hommes. Au total, 288 athlètes participeront à la compétition : 192 hommes et 96 femmes. Parmi eux, 6 athlètes indiens ont été sélectionnés.

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Écrit par lepetitjournal.com Bombay
Publié le 3 août 2024, mis à jour le 5 août 2024

La lutte libre, sport ancien et populaire en Inde :

Mentionnée dans le Ramayana, qui décrit Bhima et Hanuman comme les plus grands lutteurs de leur temps, la lutte est l'un des sports les plus anciens en Inde. Elle était surtout pratiquée dans les régions du nord de l'Inde (notamment au Punjab et dans l'Haryana) où les rois et les princes organisaient des compétitions comme moyen de divertissement. Les lutteurs indiens se retrouvent dans les compétitions internationales dès la fin du 19ème siècle avec le colossal et légendaire Gama Pahalwan (1878-1960) surnommé ''Le Grand Gama'' qui resta invaincu pendant plus de 50 ans. Afin de promouvoir ce sport, en 1967 est créé la Fédération Indienne de Lutte (Wrestling Federation of India) mais, éclaboussée par à un scandale de harcèlement sexuel à l'égard d'athlètes féminines, les activités de la Fédération ont été suspendues en décembre 2023.

Performance historique des lutteurs indiens aux JO

Les lutteurs indiens ont, par le passé, remporté 7 médailles olympiques dans ce sport. Khashaba Jadhav a ouvert le palmarès aux JO d'Helsinki de 1952 où il remporte la médaille de bronze. Puis il a fallu attendre 56 années avant que Sushil Kumar décroche une médaille de bronze aux JO de Pékin en 2008 puis une médaille d'argent aux JO de Rio de Janeiro en 2016. La même année, médaillée de bronze, Sakhi Malik est devenue la première lutteuse indienne à remporter une médaille olympique. À Tokyo en 2020, Ravi Dahiya a remporté une médaille d'argent, tandis que Bajrang Punia a obtenu une médaille de bronze.

Qui sont les 6 lutteurs indiens sélectionnés ?

Vinesh Phogat (50 kg femmes) est probablement un des meilleurs espoirs de l'Inde d'obtenir une médaille de lutte à Paris, avec comme palmarès :

• Jeux du Commonwealth – Or (2014)

• Jeux asiatiques - Bronze (2014)

• Championnats d'Asie – Bronze (2013 et 2016 ) Argent (2015 et 2017)

Antim Panghal (53 kg femmes) a été nommée étoile montante féminine de l'année 2023 par United World Wrestling (UWW), l'instance dirigeante mondiale de la lutte. Agée de 20ans, cette indienne originaire de l'Haryana a pris d'assaut le monde de la lutte au cours des deux dernières années en remportant les titres suivants :

• Championnats du monde de lutte des moins de 20 ans – Or (2022, 2023)

• Championnats du monde - Bronze (2023)

• Championnats d'Asie - Bronze (2023)

• Jeux asiatiques - Bronze (2023)

• Première femme indienne à devenir championne du monde de lutte U-20

• Étoile montante UWW de l'année 2023

Aman Sehrawat (57 kg hommes), classé 6ième dans sa catégorie de poids a notamment remporté les titres suivants :

• Championnats d'Asie - Or (2023)

• Jeux asiatiques - Bronze (2022)

Anshu Malik (57 kg femmes) a démontré son excellence dans ce sport en remportant aux :

• Championnats du monde - Argent (2021)

• Jeux du Commonwealth – Argent (2022)

Ont également été sectionnées la jeune Reetika Hooda (femmes 76 kg femmes) et Nisha Dahiya (68 kg femmes).

Sakshi Malik a beaucoup d'espoir pour ces collègues :

"Cette fois, je pense que nous pouvons remporter 3 à 4 médailles en lutte parce que Vinesh, Antim, Anshu et ma junior Nisha sont là. Aman est un jeune lutteur prometteur. Nous pouvons donc espérer 3 à 4 médailles".

Une renaissance après des années de harcèlement.

Janvier 2023, Vinesh Ghopat était la première athlète à lancer l'alerte. Elle accuse avec de nombreuses autres lutteuses, Brij Bhushan Sharan Singh, Président de la WFI depuis une dizaine d'années et député du parti Bharatiya Janata (BJP), de harcèlements sexuels. Pendant plus de six mois, des médaillées olympiques et d'autres championnes de lutte indiennes vont se battre pour obtenir justice allant jusqu’à participer à un sit-in de plusieurs semaines à New Delhi. Elles ont même été brièvement détenues lors de manifestations et inculpées pour émeutes.

Le 15 juin, la police inculpe enfin M. Singh de harcèlement sexuel mais il faudra attendre avril 2024 pour qu'il fasse face à un procès criminel. Pour autant selon l'ONG Human Rights Watch, le combat est encore long pour que les athlètes obtiennent justice et de meilleures protections de leurs droits et leurs conditions de travail.

Ces Jeux Olympiques représentent donc plus qu'une simple compétition pour les athlètes indiennes.

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