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Vacances familiales au Kerala : près de Munnar, puis à Tanjore

Lac d’Anayirankal kerala photo 1Lac d’Anayirankal kerala photo 1
Écrit par Thibaut Dejean de la Batie
Publié le 16 avril 2020, mis à jour le 19 décembre 2023

Lepetitjournal donne la parole à Thibaut, grand passionné de treks  partout dans le monde, réalisés avec ou sans sa famille. Il nous raconte aujourd’hui leur voyage au cœur du Kerala, avec sa femme, Romy et ses trois enfants.

Route vers le Kerala

Au mois d’octobre, nous sommes allés au Kerala, pour la quatrième fois depuis notre installation en Inde. Cette année, nous étions cinq avec l’arrivée de Diane, alors âgée de dix mois. Voyage en voiture entre Trichy et Munnar, près de Dindigul mais au fin fond de la campagne du Tamil Nadu ;  nous avons fait étape à Cardamon House : C’est un gîte, situé en pleine nature.. Nous nous sommes de nouveau baignés dans la splendide piscine Desjoyaux au milieu du jardin tropical où butinent les colibris.

 

lac kerala vacances india inde
Lac d’Anayirankal 

 

Munnar est une hill station perchée à 1600m d’altitude dans les Ghats Occidentaux. Elle se situe au Kerala mais est très proche de la frontière du Tamil Nadu. Nous avons soigneusement évité de nous attarder dans la ville de Munnar. La traverser en voiture nous a suffit à avoir la confirmation que c’était un endroit à fuir pour quiconque recherche la nature et la tranquillité. Nous avons passé deux jours au milieu d’une petite jungle au-dessus du lac d’Anayirankal, et deux jours au bord d’une rivière dans le district  de Chithirapuram.

En cette saison, les Ghats baignent dans la brume et ne manquent pas d’être arrosés par des trombes de pluie. Un matin au ciel dégagé, nous avons voulu faire une marche. J’avais repéré sur la carte un lac dans la forêt. Première déconvenue, arrivés à proximité, il fallait payer des guides qui faisaient pression pour que nous louions une jeep… Nous avons alors décidé à la place de prendre la route pour le Parc National d’Eravikulam où l’on espérait pouvoir marcher librement et apercevoir le bouquetin des Nilgiris. Après avoir roulé sous une pluie battante et pique-niqué dans la voiture, nous sommes montés dans un bus du parc, où la circulation est interdite. Du moins pour les touristes. Arrivés à 2000m d’altitude, nous avons commencé à marcher sur la route bitumée, destinée aux visiteurs. Nous ne voyions rien à cause d’un brouillard épais et il fallait s’accommoder des pots d’échappements des camions et autres véhicules autorisés. Au bout d’un quart d’heure, trempés par la pluie, tout le monde avait froid et nous sommes rentrés bien déçus.

 

kerala vacances india inde

 

Parmi les autres bonnes surprises du voyage, il y a eu ce moment le lendemain où nous avons aperçu un éléphant sauvage. Nous longions en voiture le lac d’Anayirankal quand nous l’avons vu au loin sur la berge opposée. Assez près pour distinguer aux jumelles un éléphanteau à ses côtés.

Peu après, profitant d’un beau ciel bleu ensoleillé, nous sommes descendus à pied sur une berge du lac pour une partie de pêche. Quelques locaux pêchaient aussi autour de nous, ce qui m’a naïvement paru de bonne augure. En fait l’un de ces pêcheurs a dû nous dénoncer puisque dix minutes plus tard est arrivé un bateau, de l’autre bout du lac, pour nous dire que nous n’avions pas le droit d’être ici. Les touristes doivent rester à l’endroit prévu pour eux, où l’on paie le droit de pouvoir accéder au lac sans marcher, d’avoir accès aux fast foods et à leurs odeurs, de louer des bateaux à moteur bruyants et polluants etc.

Non loin de là, il y a une « attraction » non aménagée qui vaut le détour. Gratuite et tellement peu aménagée que nous avons tourné en rond presqu’une heure avant de la trouver. Il s’agit des dolmens de Muttukad qui ressemblent en tout point aux dolmens de mon imaginaire français. A flanc de montagne le cadre à lui seul valait le détour.

 

Dolmens de Muttukad india
Dolmens de Muttukad

 

Au cœur du Kerala

La route qui mène au district de Chithirapuram est pittoresque. Petite route étroite, elle serpente dans les vallées successives. Tantôt nous étions entourés de rizières, à d’autres moments, par la jungle. Au loin, une grande église sur pilotis, et dans le village suivant, une mosquée. Puis un temple de Shiva. Les maisons et les édifices religieux sont très colorés comme partout au Kerala. La végétation compte des caféiers et des cacaoyers dont en voyait les fèves. Sur place, il n’y a pas grand-chose à faire. Le but était surtout de rester autour de l’hôtel, installé quasiment « sur la rivière ».

Avant de quitter ce bel endroit nous avons participé au « plantation trek » organisé par l’hôtel. Ce fut une marche d’environ 4km au milieu de théiers plantés par les Anglais. Nous partîmes à une vingtaine de touristes après avoir longtemps attendu les retardataires… pour vite se retrouver moins d’une dizaine. Et oui, ça monte. L’occasion de voir des « silver oaks », des eucalyptus et des papyrus.

 

Retour vers le Tamil Nadu

Pour notre itinéraire de retour, nous avons choisi de faire étape à Tanjore (Thanjavur). Cette ville fut la capitale de la dynastie Chola du IXe siècle au XIe siècle et elle a encore exercé son influence pendant des siècles.

Nous avons visité le temple de Brihadesvara : Construit entre 1003 et 1010, c’est un des joyaux du Tamil Nadu. Il impressionne d’abord par ses dimensions, son sommet culminant à 66m de haut et son enceinte faisant presque 300m de long. Il y a aussi la richesse de ses sculptures et les peintures murales reflétant l’influence des peuples qui ont successivement régné sur les lieux. Mais ce qui m’a le plus plu personnellement, c’est le sentiment de marcher sur des dalles foulées par les fidèles depuis plus de 1000 ans. Cette sensation est renforcée par le fait que le temple n’a pas été repeint, il est à la couleur de la pierre.

 

temple tamil nadu india inde
temple de Brihadesvara 

 

Le récit de sa construction est à la hauteur du monument: pour déposer un monolithe de 80 tonnes à 66m au-dessus du sol et sculpter les statues, il a fallu créer une montagne aussi haute entourée d’une route inclinée pour le passage des éléphants… Tout ça presque deux siècles avant le début de la construction de Notre Dame de Paris. 

Si vous souhaitez en savoir plus sur le voyage Thibaut et sa famille, contactez chennai@lepetitjournal.com qui vous fournira ses coordonnées personnelles après son accord. Vous pouvez suivre aussi toutes ses aventures sur son blog : http://dingfamille.over-blog.com/

 

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