Dans le cadre de l’exposition ‘Liminal Gaps’, l’artiste Asim Waqif présente sa surprenante installation ‘’Chaal’’ jusqu’au 9 juin 2024 au Nita Mukesh Ambani Cultural Centre (NMACC).
Asim Waqif, né en 1978 à Hyderabad, est basé à Delhi. Après avoir étudié l'architecture à la School of Planning and Architecture de Delhi, il a travaillé comme directeur artistique pour le cinéma et la télévision avant de réaliser ses propres vidéos et documentaires. Mais c’est surtout son expérience en tant que scénographe d’expositions commerciales et de salons qui l’a orienté vers un projet d’installations véritablement artistiques. Il appréciait le processus fluide et rapide de la conception des décors mais se sentait limité par les contraintes commerciales : ‘’Je suis devenu assez frustré par la commercialisation de mes projets de design. J'avais visité Khoj, l'espace alternatif dirigé par des artistes à Delhi, et j'y avais vu de nombreux projets intéressants et axés sur les processus. Un jour, j'ai fixé un rendez-vous avec la réalisatrice, Pooja Sood, et lui ai proposé une installation avec du bambou. Elle m'a encouragé à aller de l'avant et j'ai donc réalisé mon premier projet artistique en 2005. C'était vraiment satisfaisant. C'était la première fois que je sentais que j'étais mon propre client, donc je pouvais pousser mes idées aussi loin que je le voulais ou m'arrêter quand je le voulais’’. Depuis, Asim Waqif est à l’origine de la conception de projets artistiques exposés dans le monde entier. Son travail est à l'intersection de l'architecture, de l'art et du design.
Des œuvres ancrées dans leur temps
Si ses œuvres se retrouvent parfois dans des lieux imprévisibles (bâtiments abandonnés, etc.), elles visent surtout à interpeller le public sur des problématiques contemporaines, notamment celles liées à l’écologie. Waqif s'est fait un devoir d'aborder les problèmes liés à l'urbanisme, le consumérisme et la durabilité. Ses œuvres utilisent le plus souvent des matériaux temporaires (bambous, roseau, etc.) et nous questionnent sur notre gestion de l'eau, des déchets et de l'architecture. Dans sa première exposition personnelle au Palais de Tokyo (2012), intitulée Bordel Monstre (‘Monstrous Mess’), l’artiste a ainsi utilisé des détritus d'expositions précédentes et les a réutilisés pour créer une installation immersive.
Des œuvres en collaboration
Asim Waqif valorise également les projets collaboratifs. L'un de ces projets les plus productifs en termes de collaboration est Loy (2019), un pandal (structure préfabriquée) pour un Durga Puja (festival en l’honneur de Durga) à Calcutta. Pour élaborer ses projets, il fait souvent appel à de nombreux artisans, architectes, ingénieurs, sound designers et peintres. Ces œuvres sont une véritable célébration de l'artisanat indien où Waqif remet en question les pratiques traditionnelles en donnant à chaque collaborateur une certaine autonomie créative.
Liminal Gaps au NMCAA
N’hésitez pas à aller découvrir sa magnifique installation ‘’Chaal’’ au NMACC. Il s’agit d’une installation immersive colossale de bambous tressés qui s’inspire des paniers en bambou japonais. Construite sur place,‘’Chaal’’ examine les idées d’écologie, d’architecture et d’anthropologie. En se déplaçant au sein de cette construction où chaque bruissement de pas sur les bambous est amplifié, les visiteurs sont entrainés dans une expérience sensorielle poétique.
L’exposition Liminal Gaps du NMACC présente également Hybrid Drawings une œuvre très instagrammable d’Ayesha Singh, des installations de Raqs Media Collective, et une œuvre très intéressante et pleine de poésie d’Afrah Shafiq, Sultana’s Reality, une histoire multimédia interactive qui explore la relation entre les femmes et le mouvement éducatif colonial en Inde à l'aide d'images d'archives, d'écrits d'auteurs féminins et de l'histoire.
Pour en savoir plus sur Asim Waqif, nous vous recommandons la lecture de cet article de sculpture magazine.
Pour decouvrir le travail d'Asim Wakif : https://asimwaqif.com/