Présidente du chapitre hongkongais de l’Institut Les Lumières de Paris, Wendy Siu a accepté de répondre à nos questions concernant ce collectif qui valorise les savoir-faire français à Hong Kong.
Promouvoir l’amitié franco-hongkongaise
Vous êtes à la tête du chapitre hongkongais de l’Institut « Les Lumières de Paris ». Pourriez-vous nous en parler ?
L’institut a été créé en 2018 à Paris par la sénatrice et Conseillère de Paris Catherine Dumas, Jean-François Legaret, Président de la Commission du Vieux Paris, avec Olivier de Tilière, Directeur de la publication et de la rédaction du Journal du Parlement, et Alain Caradeuc, Consultant dans les métiers du luxe et de l’excellence. L’Institut rassemble des personnalités de tous horizons avec pour objectif de faire rayonner les atouts et les talents parisiens et français. Sur la base de mon parcours dans les industries du luxe et mon solide ancrage hongkongais, j’ai créé la même année le chapitre de Hong Kong, pour promouvoir l’amitié franco-hongkongaise. Nous travaillons depuis sur 5 domaines : l’art et la culture, vin et gastronomie, artisanat et les savoir-faire du luxe, le design et architecture, héritage et patrimoine familial. L’accès à l’Institut se fait par invitation.
J’ai fait de ma passion pour la France mon métier à Hong Kong
Depuis plus de 25 ans, vous êtes investie dans la promotion de la France à Hong Kong. Pourquoi cet attachement à l’art de vivre à la française ?
Après une première partie de carrière dans de grandes entreprises internationales, j’ai ressenti le besoin de prendre du temps pour moi et j’ai commencé à faire ce que j’ai toujours aimé, à savoir la décoration intérieure. Après quelques temps, cette passion est devenue une activité à part entière et j’ai monté mon affaire en 1998, Heather & March pour distribuer des produits en Asie à partir de Hong Kong. Très rapidement, les savoir-faire français ont occupé une part importante dans mon portefeuille, liés à des collaborations avec l'Institut Paul Bocuse, le Comité Colbert, le Consulat de France à Hong Kong, l'Alliance Française ou encore les porcelaines Raynaud, l'argenterie Ercuis et Odiot, les nappes Noël ou les faïences de Gien dont nous sommes distributeurs exclusifs. C’est dans ce cadre que j’ai développé mon amour pour la France, découvrant au fil de mes voyages l’étendue de l’art de vivre français. Aujourd’hui avec l’Institut Les Lumières de Paris, j’ai l’opportunité de partager mon attachement à la culture française avec d’autres passionnés et de favoriser sa diffusion en Asie.
Nous favorisons la connaissance des savoir-faire français
Les activités de l’Institut ont un peu souffert de la pandémie en 2022. Comment se présente 2023 ?
Ce n’est pas tout à fait exact car si les voyages ont été rendus plus compliqués, nous avons maintenu la plupart de nos activités de rencontres et de conférences exclusives. Par exemple, l’atelier conférence chez Christie’s, autour d’Art Basel, à la galerie Villepin, avec le comité de la Légion d’Honneur à Hong Kong ou encore notre diner annuel. Pour 2023, avec les voyages facilités, nous avons près de 11 programmes différents dans notre agenda comprenant une soirée avec la Confrérie du Tastevin, une réception avec la Consule Générale, un événement privé sur le thème de l'héritage familial organisé par JP Morgan ou encore une conférence exclusive sur Napoléon par Dominique de Villepin au Palace Museum.
Vous organisez chaque année un voyage à Paris pour vos membres hongkongais. En quoi ce programme permet-il de développer les échanges entre Hong Kong et la France ?
En effet, nous proposons à nos membres de découvrir le cœur des grandes maisons françaises comme dans le cas de visites privées d’ateliers de haute-couture, écoles de joaillerie, Fondations d’Art ou encore des expériences gastronomiques inédites en présence de chefs de renommée internationale. C’est un voyage de 5 jours qui leur permet de compléter leurs connaissances de la culture française, de rencontrer directement des dirigeants ou des designers et de raviver l’intérêt pour les savoir-faire français, une fois revenus en Asie. Cette année il est prévu pour une dizaine de participants au moins d’octobre.
Plus que le luxe, c’est l’élégance qui distingue les grandes maisons
A l’heure où certaines entreprises de luxe délaissent la ville au profit de la Chine continentale, pensez-vous qu’il soit encore possible de maintenir ce savoir-faire à Hong Kong ?
Plus que des produits, le véritable luxe se définit par une manière de faire les choses. Pour moi, ce qui vaut la peine de capitaliser, c’est l’élégance. Par exemple, dans un restaurant, la façon de recevoir et de personnaliser le service vis-à-vis de chaque client est au moins aussi important que ce que l’on vous sert. C’est cela qui fait qu’un endroit devient exclusif. C’est pourquoi, même si la plupart des produits peuvent être commandés en ligne avec le développement de l’internet, l’expérience client de manière physique reste une marque distinctive des grandes maisons. Dans ce domaine Hong Kong combine encore de nombreux atouts de par son histoire et le mélange de l’offre culturelle riche, de la gastronomie et des savoir-faire du luxe. C’est sur ce volet que nous travaillons à Les Lumières de Paris Hong Kong afin de maintenir l’avance que nous avons prise dans la relation entre l’Est et l’Ouest.
Vous avez reçue la légion d’honneur dès mains de la Consule de France à Hong Kong. Que signifie pour vous cette reconnaissance ?
J’ai bien entendu été touchée bien que pour moi, mes mérites n’ont rien de comparable avec ceux qui ont été décorés suite à des faits d’armes. C’est néanmoins une marque de reconnaissance importante venue d’un pays auquel j’ai consacré mes efforts depuis plusieurs dizaines d’années. Pour l’Institut Les Lumières de Paris, c’est aussi une forme de reconnaissance de la communauté des Français et cela ne me laisse pas indifférente.
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