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Dominique et Arthur de Villepin:"une maison plus qu’une galerie d'art"

galerie villepin hong konggalerie villepin hong kong
Deux amoureux de l'art @Sophie Palmier
Écrit par Didier Pujol
Publié le 1 mai 2020, mis à jour le 1 mai 2020

Installée au coeur de Soho sur 3 étages, la galerie Villepin n’a rien de commun. On n’y accède par invitation, comme on le ferait chez un particulier. Il faut dire que ce nouveau projet est intimement lié à la famille de ses fondateurs, à mi-chemin entre la collection privée et la galerie d’art. Plongée dans l’univers de deux passionnés.

L’art comme chemin

Dominique de Villepin n’a jamais cessé de rencontrer des artistes au cours de sa carrière de diplomate et d’homme politique, "un moyen de mieux comprendre le monde dans lequel nous vivons et de construire des ponts entre les cultures". Membre du conseil d’administration de nombreux musées en Europe et au Moyen Orient, il est à l’origine de la triennale d’art contemporain "La Force de l’Art" et a constitué sur 40 ans une importante collection d’artistes majeurs créant un lien entre art, histoire, culture et continents.

Arrivé à Hong Kong il y a 10 ans,  Arthur de Villepin a dès ses débuts installé l’art au centre de ses initiatives. Avec son groupe "Art de Vivre", il a collaboré avec le peintre Zao Wou-Ki et Paul Pontallier, le vinificateur de Château Margaux, pour co-fonder avec son fils Thibault "Pont des Arts", une collection de vins inspirés par des tableaux. Puis ce fut la création de YellowKorner, une référence mondiale en matière de galerie photographique. "L'ouverture de la galerie Villepin marque la consécration d’une recherche personnelle et d’une tradition familiale de relation avec les artistes", indique-t-il.

 

galerie villepin hong kong Photo@Winne Yeung, visual voices
La galerie Villepin sur Hollywood Road Photo@ Winne Yeung, visual voices

 

Accompagner le marché asiatique

"Plus qu’un coup commercial ou médiatique, la nouvelle galerie se veut résolument différente, lieu de diffusion d’une certaine vision de l’art dans un marché porteur mais trop souvent influencé par des considérations financières. Or l’art c’est tout sauf du business pour du business. C’est avant tout une histoire, une tradition et une fraternité". Rien d’étonnant que dans ce contexte, Dominique et Arthur de Villepin aient choisi de rendre hommage pour leur première événement au peintre aujourd’hui décédé Zao Wou-Ki, ami de la famille. "Cette exposition, intitulée "Amitié et Réconciliation", permet de mieux comprendre la quête de toute une vie de cet artiste incomparable à savoir réconcilier les cultures européennes et asiatiques et faire honneur à ses amis, dont le peintre Pierre Soulage, en empruntant dans leur langage pour exprimer ses émotions." Les trois étages regroupent des œuvres de la collection personnelle de Dominique de Villepin mais aussi des tableaux appartenant à la famille du peintre. "Tout n’est pas à vendre car nous avons voulu ici raconter une histoire et permettre aux amateurs d’art de comprendre le trajet exceptionnel de cet artiste." 

 

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Zao Wou-Ki huile sur toile 130x162 cm peinte entre 2002 et 2003

 

Un artiste de l'âme

Venu très tôt étudier à Paris, Zao Wou-Ki s’est installé dans les années 50 sur la Butte Montmartre, à deux pas de l’atelier du sculpteur Giacometti. C’est là qu’il peindra les toiles exposées au rez-de-chaussée, lui rappelant sa région natale de Hangzhou en 1948 et un an plus tard un Sacré-Cœur aux accents mystiques, dont les arbres semblent étaler leur âme. Commentant une œuvre tardive de l’artiste représentant une montagne (ci-dessus), Arthur de Villepin explique: "Le lien entre Zao Wou-Ki et la nature est omniprésent mais chaque paysage représente plus que lui-même. Ce qu’il veut montrer c’est ce que l’on ne voit pas, l’essence spirituelle de la montagne, qui sous son pinceau devient transparente. L’inspiration cézanienne est là mais assimilée pour créer quelque chose de plus grand, qui unit les hommes." Enfin, la vie sentimentale de l’artiste le pousse à célébrer les bonheurs de la vie ou ses peines grâce aux couleurs, comme dans ce triptyque rouge dédié à sa dernière épouse Françoise ou au cette toile blanche évoquant une période douloureuse. "Zao Wou-Ki parle à tous les hommes", estime Arthur de Villepin.

 

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Zao Wou-Ki quitte la Chine en 1948 pour étudier à Paris Photo@reserved right

 

L'Ecole de Paris

"Pour véhiculer notre vision de l’art, plusieurs expositions temporaires sont prévues à Shanghai et Paris dans un premier temps avec Hans Hartung, Pierre Soulages, Ladislas Kijno ou encore Georges Mathieu qui représente cette "Ecole de Paris" des années 50 trop peu connue car rapidement écrasée par la vague expressionniste américaine. La galerie souhaite ouvrir ses portes à des fondations comme Christies Education et Asia Society avec des conférences, rencontres et salons, afin d’influer sur la façon dont sont constituées les collections en Asie. Nous pensons que Hong Kong va rester encore longtemps une plaque tournante pour les collectionneurs. Il y a ici une énergie incomparable et ce quelles que soient les crises actuelles. Nous voulons être là pour jouer un rôle dans le mouvement en cours. Prochaine date à Paris vers novembre avec Georges Mathieu et à Hong Kong avant cela, dès que les restrictions sanitaires seront levées, ce qui ne devrait pas tarder".

 

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Zao Wou-Ki, Gaudigny, 2007, aquarelle sur papier 66x102 cm @copyright Zao Wou-Ki

Site de la galerie Villepin à Hong Kong: ici

 

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