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UberFlash veut faire coexister taxis et chauffeurs privés à Hong Kong

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L'application UberFlash à Singapour, lancée en janvier 2018, est déjà un succès.
Écrit par Célia Cazale
Publié le 20 mars 2018, mis à jour le 20 mars 2018

Conflits réguliers avec les taxis, grèves, condamnations judiciaires… L’entreprise de chauffeurs privés souhaite apaiser toutes ces tensions à Hong Kong grâce à son application UberFlash. 

 

Après Londres ou Paris, c’est au tour de Hong Kong d’être le décor du conflit entre l’entreprise de chauffeurs privés et les taxis. Ces derniers se plaignent du déclin des affaires depuis le lancement d'Uber à Hong Kong en 2014. En réponse, la compagnie imagine un service pour contenter tout le monde.  

Des dizaines de taxis s’étaient rassemblés devant le siège du gouvernement de Hong Kong, le 15 mars, pour exprimer leur colère contre les autorités. Les chauffeurs les accusent de ne pas les soutenir dans leur conflit face à Uber. Si la société est illégale, elle est plus ou moins tolérée par les autorités de la région. Or, de nombreux chauffeurs privés n’auraient pas de licence ou d’assurance selon eux.  

Mais Uber a plus d’un tour dans son sac et sort son nouveau service UberFlash. Cette application s’adresse autant aux voitures privées qu’aux taxis. Déjà en vogue à Singapour et à Bangkok, elle a augmenté les recettes des chauffeurs de taxis. Un argument financier qui ne laisse pas ceux de Hong Kong indifférents.  

Le principe est simple. Les utilisateurs saisissent leur trajet dans l’application UberFlash et se voient offrir diverses options dont des taxis ou des voitures privées selon les disponibilités. Le prix du voyage est indiqué à l'avance, mais la course sera soumise à des tarifs plus élevés selon l’heure, la demande ou l’état du trafic. Une aubaine donc pour les taxis qui basent le prix de leur course seulement sur la distance.  

Les cadres dirigeants d'Uber ont révélé ce plan depuis leur siège social de San Francisco au SCMP qui s’en faisait l’écho lundi 19 mars. Damian Kassabgi, directeur des affaires publiques d'Uber, était confiant quant à l'attractivité d'UberFlash pour les taxis de Hong Kong. 

Il a cité des chiffres internes montrant que les revenus moyens des chauffeurs de taxis utilisant UberFlash avaient augmenté de 19%, avec des gains de plus de 13.151 HKD par semaine. 

Initialement sceptiques, les compagnies de taxis seraient plus enclines à coopérer, selon lui. "Quand ils voient l'exemple de Singapour, ils se rendent compte que nous sommes sérieux à ce sujet... C'est un partenariat réussi. Ils [les chauffeurs de taxi] obtiennent plus de travail. Le compromis n’en est pas nécessairement un", a-t-il insisté. 

 

Un cessez-le-feu avec les taxis? 

 

La résistance semble persister. Le président de l'Association of Taxi Industry Development, Chan Man-keung, a déclaré que son groupe était ouvert à la coopération avec Uber, mais a maintenu que l’entreprise devait abandonner son service de covoiturage.  

"En fait, nous apprécions vraiment le système d'application d’Uber, reconnait-il. Nous étudions d’ailleurs notre propre système dans l'espoir de contrer Uber. Il faut comprendre que nous ne pouvons pas accepter quelque chose d’illégal"

Les dirigeants insistent sur l'amélioration des relations avec les différents acteurs et gouvernements locaux. Une politique déjà entreprise, depuis août dernier, par le nouveau PDG Dara Khosrowshahi afin de mettre fin aux affrontements trop réguliers entre Uber et taxis.  

Ils déclarent vouloir "respecter les lois", ajoutant: "Il s'agit de gérer la croissance d’une bonne façon et d’entreprendre des compromis avec les villes concernées". Hong Kong et ses de plus de 7 millions d'habitants est un marché attractif indispensable pour la compagnie.  

La ville est actuellement desservie par 18.000 taxis licenciés et environ 40.000 conducteurs. Les opérateurs doivent aujourd’hui débourser en moyenne 7 millions HKD pour l’acquisition d’une licence. Une somme que beaucoup des 30.000 conducteurs enregistrés auprès d'Uber à Hong Kong sont loin de pouvoir engager. En mars 2015 déjà, cinq conducteurs ont été condamnés pour conduite sans permis. 23 autres conducteurs ont été accusés, le décembre suivant, d’avoir transporté des passagers contre une récompense. Aussi, l’accès à Macao s’est vu interdire au VTC de Uber depuis le 21 juillet dernier. 

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