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Stéphane Lam, sur les traces de son père Wifredo Lam dans le surréalisme à Hong Kong

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Stéphane Lam évoquera ce samedi 14 août le parcours de son père dans le surréalisme
Écrit par Karine Yoakim Pasquier
Publié le 9 août 2021, mis à jour le 1 juin 2024

Dans le cadre de l’exposition sur le surréalisme au Musée des Arts de Hong Kong, la conférence «An Intimate Understanding of Wifredo Lam and Surrealism», qui aura lieu ce samedi, reviendra sur le parcours de Wifredo Lam, peintre surréaliste cubain. Le conférencier n’est autre que son fils, Stéphane, lui-même artiste nominé dans l’édition 2020 des Trophées des Français de Hong Kong et fondateur du Pavillon Rouge des Arts Hong Kong, passeur entre l’est et l’ouest. 

Wifredo Lam, l’une des figures du surréalisme

Considéré comme l’un des peintres les plus éminents associés au XXe siècle, Wifredo Lam est né à Cuba en 1902, d’un père cantonais et d’une mère mulâtresse descendant d’Espagnols et de Congolais déportés.

Plongé très tôt dans le monde de l’art, Lam s’intéresse à la peinture, la gravure et au dessin. Adolescent, il abandonne alors ses études de droit pour devenir portraitiste.

Une fois adulte, Wifredo déménage à Madrid dans un premier temps, puis en France, où il y vivra jusqu’en 1940. À Paris, Wifredo Lam est accueilli par Pablo Picasso. Mais leur cercle d’amis comprend d’autres grands noms tels qu’André Breton, Paul Eluard, Matisse, Joan Miro ou Pierre Loeb, pour ne citer qu’eux.

 

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Wifredo Lam (en haut à droite), au café de la place Blanche, en 1953, aux côtés de Max Ernst, Man Ray, Alberto Giacometti, André Breton, pour ne citer qu’eux — Photo@Jacques Cordonnier — PRAHK

 

Wifredo se fait connaître, peint et expose dans de nombreux lieux. De Paris à New York, le style de Lam se définit par son identité métissée « alliant modernisme occidental et symboles africains et caribéens créant ainsi un langage singulier et contemporain. » Tout comme les gens qu’il fréquente, il sera alors associé au mouvement surréaliste.

En 1940, alors que l’Allemagne gagne du terrain, Wifredo Lam quitte la France. Il s’arrête en Martinique, où il se lie avec Aimé Césaire qui deviendra un ami proche. Puis, Lam retourne à Cuba.

En 1944, l’une de ses œuvres phares, La Jungle, est exposée à New York et fait scandale. Elle est ensuite achetée par le MoMa, en 1944 et c’est pour Lam, la consécration.

Lam voyagera dès lors beaucoup. De Cuba à la France, aux États-Unis, en passant par la Suède et l’Italie. Lam s’installera alors à Milan, avant de finir sa vie à Paris, en 1982. Il aura droit à des funérailles nationales à La Havane.

 

 

Stéphane Lam, au carrefour des cultures et influences 

Né à Paris, Stéphane Lam est le fils aîné de Wifredo. Plongé dès son plus jeune âge dans le monde de l’art, il se tourne tout d’abord vers la musique et compose énormément. Souvent en tournée, c’est en 2000, à la naissance de son fils qu’il se décide à changer de carrière et se poser. Il est ainsi engagé au Théâtre des Asphodèles, à Lyon. La compagnie est spécialisée dans la Commedia dell’arte, et Stéphane plonge dans ce monde burlesque fait de masques et de costumes.

Après quelques années à leurs côtés, Stéphane a alors un projet fou : celui de mêler le monde de la commedia dell’arte et de l’opéra chinois. Il part à Pékin… et la magie opère. En 2008, la troupe lyonnaise parcourt donc la grande Chine, aux côtés d’artistes de Shanghai, Canton ou Pékin. Ensemble, au-delà de la barrière de la langue, ils amènent Arlequin et Venise sur les planches chinoises et lui font porter les couleurs de la Chine. Le succès est immédiat.

 

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Stéphane Lam a un projet unique, celui de promouvoir la collaboration sino-européenne. Photo@PRAHK

 

Stéphane crée alors le bureau asiatique de sa compagnie française, Le Pavillon Rouge des Arts… et ensemble, ils coordonnent des projets artistiques à Hong Kong et en Chine, visant à promouvoir la collaboration sino-européenne.

De Shenyang à Changchun, en passant par Wuhan, Kunming, Taiyuan, Shanghai, Shenzhen, Canton ou Pékin, ils mettent sur pied des spectacles aussi insolites que variés, mêlant musique, théâtre, danse, multimédia et plus encore. Ceux-ci portent des titres poétiques, tels que Baroque au Pays des Fils du Ciel, Mademoiselle Rêve ou Arlequin navigue en Chine.

 

 

Depuis 2020, Stéphane représente le Réseau international des Maisons de la Francophonie à Hong Kong.

La conférence sur le surréaliste Wifredo Lam est un événement exceptionnel 

La conférence de samedi fait suite aux différentes animations voulues par le Museum of Art dans le cadre de l’exposition surréaliste initiée par le Consulat de France et le French May pour mieux faire connaître ce mouvement en Asie. C’est donc un jalon exceptionnel qui consiste à avoir un témoignage d’un membre de la famille d’un des acteurs du surréalisme, lui-même impliqué dans la vie culturelle en Chine et à Hong Kong.

Lors de cette conférence, Stéphane Lam reviendra sur le travail de son père, ses racines cubaines, chinoises et espagnoles et son lien indiscutable avec le mouvement surréaliste. Il parlera notamment de leur vie commune, citera diverses anecdotes le concernant et présentera le surréalisme au travers de ses expériences et de ses ressentis.

À ne manquer sous aucun prétexte si vous êtes à Hong Kong à ce moment.

Entrée gratuite, sur inscription

 

 

 

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