Dans le cadre du sommet du G20 ce mardi, le président Macron a rencontré le président chinois, l'appelant à la coopération sur la question ukrainienne pour promouvoir le processus de paix.
L'Ukraine et la question climatique au coeur des discussions
Le président Macron avait annoncé en amont de sa rencontre avec Xi de vouloir l'amener à "faire pression" sur Vladimir Poutine pour mettre fin à la guerre. La Chine, bien qu'officiellement neutre dans le conflit russo-ukrainien, a refusé de condamner ouvertement l'invasion et d'appliquer les sanctions imposées à la Russie par plusieurs pays européens.
"Il y va de l'intérêt de la Chine et de la France, c'est-à-dire une véritable stabilité", a annoncé Emmanuel Macron, appelant la Chine à rejoindre la position française de mettre fin à la guerre.
Dans leur entretien, les deux chefs d'Etat ont évoqué plusieurs points mais sans grande avancée significative sur la question ukrainienne. La Chine reste toujours sur sa position qu'elle décrit comme étant "claire et constante", soit d'appeler à un cessez-le-feu et à des pourparlers de paix.
Leur dialogue a aussi porté sur les partenariats stratégiques et économiques franco-chinois. Les deux parties se sont engagées à développer leurs liens sur ces coopérations économiques et scientifiques. Ceux-ci touchent à des secteurs clés comme le nucléaire civil, l'aéronautique et l'agroalimentaire.
Emmanuel Macron a aussi annoncé son soutien à la Chine dans sa transition vers une énergie décarbonée et de mettre en application ses engagements pris lors des accords de Paris sur le climat de 2015.
Bien que les deux communiqués officiels français et chinois mettent l'accent sur la transition écologique et la coopération économique sur certains secteurs clés, ceux-ci diffèrent grandement sur un certain nombre de points. Si le communiqué français met grandement l'accent sur la question ukrainienne, celle-ci est mentionnée tout à la fin du document chinois.
A l'inverse, la Chine choisit de mentionner la coopération économique franco-chinoise et la volonté , la "forte interdépendance économique" entre la Chine et l'Europe, le souhait que la France "encourage l'Union européenne à adopter une politique indépendante et positive sur la Chine", et les félicitations du président Macron sur la nomination du président Xi à un troisième mandat à la tête du pays.
Un message à l'attention des Etats Unis
Dans son message, Xi Jinping a rappelé son souhait au respect de l'indépendance des pays européens, fidèle à la ligne de la Chine sur le thème de la non-ingérence, souvent invoqué lorsque l'on parle des droits de l'homme, de Hong Kong ou de Taiwan. C'est ce qui justifie à ses yeux le fait que la Chine ne se prononce pas sur les décisions souveraines prises par l'Ukraine ou la Russie, bien qu'il appelle de ses voeux un cessez-le-feu. Ce message s'adresse en particulier aux Etats Unis, rencontrés la veille et accusés d'influencer les choix européens d'intervention aux côtés de l'Ukraine. Dans le même temps, le président Xi a demandé à la France que les investissements chinois soient traités équitablement, alors que la prise de participation de la Chine dans les infrastructures, notamment les ports européens soulève des critiques.
Un sommet multilatéral d'importance majeure
Le G20 regroupe les 19 principales économies mondiales, ainsi que l'Union Européenne. Il s'agit d'un forum de discussion durant lequel les Etats membres se rencontrent annuellement. L'Indonésie en assure la présence cette année et en assure donc la tenue de l'événement sur l'île de Bali.
Xi figure parmi les personnalités centrales du sommet. En effet, celui-ci n'a pratiquement jamais quitté les frontières de la Chine depuis le début de l'épidémie Covid et n'a donc très peu conversé face-à-face avec ses homologues internationaux. Celui-ci s'est notamment déplacé à Samarcande en Ouzbékistan pour le sommet de l'OCS, durant lequel il s'est entretenu avec Vladimir Poutine. Plus tôt ce mois-ci le chancelier allemand Olaf Scholz s'est rendu à Pékin pour y rencontrer Xi.
Joe Biden et Xi Jinping se sont ainsi rencontrés pour la première fois en tant que chefs d'Etats ce lundi. Bien que les deux dirigeants reconnaissent leur opposition, ils s'engagent à ne pas s'engager dans une nouvelle guerre froide. Leurs échanges ont porté notamment sur les questions taïwanaise et nord-coréenne, la Corée du Nord se préparant à son septième essai nucléaire.
Emmanuel Macron rencontrera le premier ministre indien Narendra Modi, avec le même espoir similaire de pouvoir obtenir un soutien sur la question ukrainienne, la transition écologique et les liens économiques liant les deux pays.
Le grand absent de cette rencontre reste le président russe Vladimir Poutine. Son ministre des affaires étrangères Sergei Lavrov le représente.