Il faut bien le reconnaître, les idoles du cinéma d’arts martiaux de Hong Kong commencent à se faire vieilles. Jackie Chan et ses collègues de l’opéra de Pékin ont la soixantaine bien tassée, Jet Li et Donnie Yen plus de la cinquantaine. Pour un cinéma basé sur les capacités physiques de ses interprètes, l’âge est un facteur majeur et le genre est toujours à la recherche de sang neuf à même de le révolutionner. Avec Master Z: The Ip Man Legacy, le chinois Max Zhang se place en bonne position pour être cette relève.
Lepetitjournal.com (Arnaud Lanuque): Pour nos lecteurs qui ne sont pas forcément familiers avec votre parcours, pouvez-vous expliquer comment vous êtes devenu un acteur martial?
Max Zhang : Mon père est un grand amateur d’arts martiaux et j’ai pratiqué avec lui depuis ma petite enfance. A l’âge de 9 ans, j’ai vu le Temple de Shaolin avec Jet Li, et là j’ai décidé de me mettre sérieusement au Kung Fu. J’ai commencé à étudier avec une équipe professionnelle de Wu Shu. Mon but était de devenir une star de films de Kung Fu mais, à partir du moment où vous commencez sérieusement à pratiquer, vous vous rendez compte que la carrière athlétique est plus le chemin normal. Je me suis donc orienté dans cette direction. Mais à l’âge de 24 ans, j’ai quitté l’équipe et je me suis souvenu de mon rêve d’enfant. J’ai mis le pied dans l’industrie en devenant cascadeur en attendant d’avoir des opportunités pour des rôles plus poussés.
Quelle a été votre réaction quand on vous a proposé de reprendre votre rôle de Cheung Tin Chi pour Master Z: The Ip Man Legacy ?
La joie bien sûr. Et la surprise. Quand nous tournions Ip Man 3, je ne m’attendais absolument pas à ce que mon personnage puisse avoir son propre film. Une fois ces émotions passées, j’ai commencé à m’interroger sur comment rendre ce rôle différent et à la fois connecté à la saga des Ip Man et sa représentation du Wing Chun. Les films précédents avaient établi un standard très élevé en la matière, c’était donc un certain challenge d’arriver à en donner une interprétation différente.
La relation entre Cheung et son fils est le cœur émotionnel du film. Comment l’avez-vous approché?
Je suis un père dans la réalité et je pense qu’un thème familial est toujours une bonne chose dans un film. Le public ne s’en lasse jamais, un peu comme les histoires d’amour. Les gens peuvent facilement se sentir concernés. Ce qui est intéressant dans cette relation, c’est qu’elle se double d’une relation martiale. Aux yeux du fils, son père est toujours le meilleur. C’est quelque chose qui me parle parce que c’est comme ça avec ma femme, je suis le meilleur dans son cœur, comme Tin Chi l’est pour son fils. Et dans les moments les plus difficiles de votre vie, il y a toujours quelqu’un qui pense que vous êtes le meilleur. C’est ce que Tin Chi et moi avons en commun.
Quelle scène d’action a été la plus difficile à faire pour vous?
Max Zhang : Toutes avaient leur propre difficultés mais je dirais que le plus compliqué, c’était la scène où je combats sur les signes en néon. J’ai le vertige, il m’a donc fallu affronter cette peur chaque jour de tournage. Nous ne l’avons pas fait sur fond vert mais en dur, dans le studio. Nous avons utilisés des câbles mais uniquement comme sécurité, il fallait toujours sauter et se battre soi-même. Quand il est question de cascade, la philosophie de maître Yuen c’est « si tu peux le faire, fais le toi-même ».
Qu’en est-il du combat avec Dave Bautista?
Nous ne voulions pas que Dave Bautista apparaisse comme maladroit parce qu’en réalité, il est vraiment agile, ce que nous avons réalisé durant le tournage. Il était un peu inquiet au début mais au fur et à mesure du tournage, il a commencé à prendre confiance en lui et à faire ses mouvements très rapidement. Dans un plan, je n’arrête pas de lui donner des coups de poing et il les arrête tous à la vitesse de l’éclair. Notre combat a pris environ 9 jours à être tourner.
Entretien réalisé par Arnaud Lanuque le 29/11/2018.
Remerciements : Wan Yeung