

Lamma est l’archétype de l’île refuge pour urbanites stressés. Plus grande que Cheung Chau ou Tung Lung, abordables sur la journée et uniquement touristiques, Lamma vaut le détour pour son passé riche et son rôle dans l’écosystème hongkongais.
Le Lamma Family trail
30 minutes de Ferry de Central ou d’Aberdeen vous amèneront au choix au village de Yung Shue Wan ou de Sok Kwu Wan. Sur l’île, le marcheur est roi et de nombreux sentiers permettent de sillonner l’île. Le plus connu et abordable est le Family trail. Il relie agréablement les deux villages et vous permettra de faire un circuit sans avoir à revenir sur vos pats. Au départ de Yung Shue Wan vous suivez la rue principale bordée de petites boutiques et cafés tenteurs. Résistez à la tentation (ou pas) et avancez jusqu’à la plage Hung Shing Yeh Beach. Vous quittez alors les triporteurs, tolérés dans les villages, et faites connaissance avec quelques pentes sympathiques, mémorables pour vos mollets si vous avez un enfant en poussette.

Les vues sur Cheung Chau et Lantau sont à couper le souffle (si ce n’est pas déjà fait). Vous arriverez alors à Lo So Shing et sa plage de sable fin, avant d’arriver au port de pêche de Sok Kwu Wan. Les fruits de mer (locaux ou en provenance du marché de gros à Aberdeen) vous réconcilieront avec…tout, si vous êtes amateur.

Une île au destin mouvementé
Ile de pêcheurs, Lamma a conservé son héritage au Fisherfolk’s Village de Sok Kwu Wan, avec quand tout va bien des activités à thème: pêche au gros, confection de filets, ainsi qu’une petite exposition, une collection de jonques, des bateaux dragons, et bien sûr le village lui-même. Les poissons séchés et autres condiments pour faire sauter riz ou légumes attestent que la tradition est bien vivante.

Mais si vous scrutez bien le bord du sentier, vous pourrez voir que Lamma n’a pas toujours été un havre de paix: pendant les années d’occupation de Hong Kong par l’armée japonaise (jour de Noël 1941 à 1945), la grotte Kamikaze que vous pouvez voir avant d’arriver à Lo So Shing cachait un trésor particulier. Ainsi, des bateaux rapides y étaient cachés, ils servaient à des Kamikaze pendant leurs attaques contre des navires d’approvisionnement alliés. Rappelons que la très violente occupation de la colonie britannique a été ponctuée de famines, emprisonnement de civils et massacres. Plusieurs grottes sont en fait visibles, et l’hiver est la meilleure saison pour y pénétrer.
C’est difficile à croire quand on voit la placidité de la population qui y réside. Aujourd’hui, plus de 20 nationalités y seraient représentés, et tous semblent des activistes de la slow life.

Lamma, île électrique
Hormis le tourisme, les poissons séchés et l’artisanat post-hippie, Lamma contribue pourtant de manière cruciale à l’économie hongkongaise. En partant du nord, si vous avez la curiosité de regarder sur votre droite, vous verrez une grosse centrale thermique adossée à la colline, et si vous regardez sur votre gauche sur les hauteurs, vous verrez l’éolienne de Lamma Winds.

HK Electric a en effet installé une éolienne de 50 mètres de diamètre, perchée à 71 mètres sur la colline de Tai Ling. Avec 800 kW de puissance installée, l’éolienne permet en moyenne d’éviter 800 tonnes d’émission de CO2 par an. Une exposition au pied de l’éolienne est ouverte au public (hors Covid) pour éduquer sur les énergies vertes. Une installation de 1 MW de capacité photovoltaïque est à proximité mais nous n’avons pu la visiter. La vue de là-haut est phénoménale.
Le gros morceau reste la centrale thermique de Po Lo Tsui, la deuxième plus grande sur la RAS. Les premières installations ont été terminées en 1982. Au charbon, au gaz, au cycle combiné, c’est 3237 MW qui sont installés ici et alimentent Lamma Island mais surtout l’île de Hong Kong.
C’est à ce prix que les boutiques de Central sont climatisées…
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