Ce vendredi 15 mars, plusieurs centaines de jeunes se sont rassemblés à Central à l'appel du collectif "School Strike for Climate". Le Petit Journal était sur place pour recueillir leurs revendications en faveur de la sauvegarde de la planète
«Il n’y a pas de planète B», «Si vous ne vous comportez pas en adultes, nous le ferons!», ou encore «Réveillez-vous les adultes! l’heure a sonné!». Comme partout dans le monde depuis que le mouvement prend de l’ampleur, les pancartes étaient colorées, les jeux de mots percutants, les messages se voulaient forts ce vendredi à Hong Kong.
Plusieurs centaines de jeunes répondent à l’appel de Greta Thunberg
Des lycéens, collégiens ou jeunes écoliers, parfois avec leurs enseignants, souvent avec leurs parents, en groupe ou en famille, ils étaient plusieurs centaines à Chater Garden, répondant à l’appel de la militante suédoise Greta Thunberg, qui, du haut de ses 16 ans défie les adultes depuis plusieurs mois de prendre des mesures radicales pour inverser le cours des choses.
«J’ai l’impression que tout le monde est d’accord pour dire qu’il y a un gros problème avec le climat et l’état de la planète, mais que personne ne fait rien, tout le monde se contente de faire des constats». Peter a 17 ans, il est venu avec 2 copains aujourd’hui, et se sent plus motivé que jamais en voyant la forêt de pancartes colorées. Des pancartes où il est beaucoup question de l’avenir que les adultes vont laisser aux jeunes en héritage.
«Je suis fatiguée de lire les rédactions de mes étudiants hongkongais où ils sont tristes à propos de leur avenir» peut-on lire sur la pancarte de Catherine. Elle enseigne l’anglais à Hong Kong depuis 6 ans, dans un lycée local, et elle trouve les jeunes très pessimistes sur l’avenir. «J’ai l’impression qu’ils sont tristes, angoissés. Ils ont l’impression de n’avoir aucun contrôle sur le futur. C’est très dur d’enseigner dans ces conditions, de faire passer des messages constructifs». Les élèves de Catherine ne sont pas venus manifester, c’était impossible vis-à-vis de leur établissement. La très grande majorité des participants au rassemblement viennent des écoles internationales de la ville, et non des écoles locales.
Beaucoup d’établissements, s’ils ont officiellement refusé aux enfants de sécher les cours pour manifester, ont néanmoins fermé les yeux sur les absences annoncées et répondu favorablement aux demandes des parents qui souhaitaient que leurs enfants participent. C’est le cas de l’école de Félix, 8 ans, venu avec sa mère. «C’est une bonne opportunité éducative pour moi de lui faire comprendre le sens de cette mobilisation. Nous parlons beaucoup des problèmes d’environnement à la maison. Nous avons regardé ensemble les vidéos de Greta Thunberg. Les enfants ont tout à fait conscience des enjeux écologiques, c’est important de les impliquer». Tout sourire, Félix porte une pancarte plus grande que lui. Il est là pour sauver la planète: «Beaucoup d’animaux ont déjà disparu. Si on ne fait rien maintenant, c’est le monde qui va mourir».
«Il faut agir tout de suite»
Violette, Liz, Timothée et Stanislas ont 15 et 16 ans, et sont élèves au LFI. Leurs parents savent qu’ils sont venus manifester. «C’est important que les jeunes se mobilisent. Les nouvelles générations veulent changer les choses. Il faut des efforts collectifs et individuels. Tout le monde doit faire sa part, on doit changer de mode de vie». Le changement, radical et immédiat: C’était le maître mot de tous les slogans scandés pendant ce rassemblement et pendant la marche qui a suivi. Les jeunes, ont remis au gouvernement de Hong Kong une lettre avec trois propositions qu’ils jugent essentielles pour commencer: établir un conseil représentatif de la jeunesse sur le changement climatique, porter à plus de 3% le recours aux énergies renouvelables dans le territoire, et enfin créer, au sein du bureau de l’Environnement , un département spécifique en charge du climat avec la nomination d’un officier à l’action climatique. Avec cette lettre était également remis un document de 10 pages avec d’autres propositions. Ils espèrent avoir été entendu, et préviennent déjà de leur motivation pour poursuivre le mouvement.
La lettre remise au gouvernement de Hong Kong est consultable ici.