A Hong Kong comme ailleurs, les relations entre les taxis et les VTC (véhicules de tourisme avec chauffeur) sont loin d’être cordiales. Le gouvernement vient de réglementer ces derniers, et cela s’appliquera notamment à l’entreprise américaine Uber.


Histoire houleuse
Depuis 2014, la plateforme américaine Uber tente de conquérir le territoire hongkongais. Dès l’année suivante, une perquisition policière dans les locaux de la plateforme avait permis d’arrêter des chauffeurs qui travaillaient sans avoir de licence.
Cependant, depuis maintenant plus de dix ans, Uber a continué à Hong Kong avec la même stratégie que dans les autres pays : des prix modulés en fonction de la demande (ce que l’on appelle le dynamic pricing), des commissions de 30%, un recours à des chauffeurs non salariés et auxquels on ne garantit donc pas un revenu fixe (ce que l’on appelle l’ubérisation), des revenus des chauffeurs sans cesse tirés vers le bas, en raison d’un rapport de force léonin créé par une plateforme en quasi-monopole confronté à une multitude de chauffeurs en concurrence.
Nouvelle loi
Ces deux derniers points valent à Uber l’inimitié des chauffeurs de taxis, qui craignent non seulement de perdre des clients, mais aussi de devoir s’aligner sur les revenus minimaux de leurs concurrents des VTC. Depuis longtemps, ils réclamaient donc une législation contraignante pour ce secteur.
Une loi a donc été promulguée le mercredi 15 octobre par les autorités hongkongaises. Désormais, les chauffeurs VTC devront remplir au moins trois conditions préalables : avoir plus de 21 ans, avoir leur permis de conduire privé depuis plus d’un an, ne pas avoir été condamné pour grave infraction au code de la route lors des cinq dernières années. Ils devront par ailleurs passer un examen spécifique, et obtenir une licence, tout comme leurs véhicules et les plateformes elles-mêmes.
Pas encore réglé
Pour autant, tout n’est pas réglé. Ainsi, le quota de véhicules autorisé n’a pas encore été défini. Uber s’est déjà déclaré prêt à discuter de cela, ainsi que de la mise en œuvre plus générale de la loi. Dans le même temps, l’entreprise de San Francisco cherche aussi à diversifier ses investissements à Hong Kong. Elle pourrait investir dans d’autres entreprises listées à la bourse locale, comme WeRide et Pony AI et leurs voitures autonomes, sans chauffeurs.
En ce qui concerne la date d’application de la nouvelle loi, tout devrait se faire assez vite, car les plateformes de VTC agréées par la nouvelle loi pourront commencer leurs nouvelles activités à partir du quatrième trimestre 2026.
Enfin, il reste aussi à voir ce qu’il arrivera aux chauffeurs et aux plateformes non certifiés, sachant que, pour l’instant, outre Uber, il existe d’autres choix, comme le Singapourien Tada et les Chinois Didi et Amap, ce dernier étant lié à AliBaba. Selon la loi, des peines de prison et des amendes sont prévues pour les récalcitrants.
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