Samedi 19 octobre, un incendie s’est déclaré sur l’échafaudage entourant le Chinachem Tower, en plein cœur de Central. Les pompiers sont intervenus vers 16 h 30, et le niveau d’alerte a rapidement été relevé à No. 3 alarm, signe d’une opération majeure. Selon la Hong Kong Free Press, 49 hommes et sept femmes ont été évacués, tandis que quatre personnes ont été hospitalisées pour des blessures légères et des inhalations de fumée. L’incident relance la question de la sécurité des échafaudages en bambou, encore largement utilisés sur les chantiers de la ville.


Le bambou confronté aux normes modernes
Matériau emblématique de Hong Kong, le bambou est omniprésent sur les chantiers de la ville. Léger, flexible et peu coûteux, il est prisé pour sa capacité à s’adapter aux façades étroites des immeubles, notamment dans les quartiers les plus denses. Mais sa nature organique le rend plus vulnérable au feu, un risque confirmé dans un contexte où les incendies urbains sont en hausse.
En 2024, le Fire Services Department a recensé près de 38 000 interventions liées à des incendies, soit une augmentation de près de 5 % par rapport à 2023, dont plus de 5 000 ayant causé des dommages matériels importants.
Parmi eux, plusieurs incidents ont directement impliqué des échafaudages : en mars 2023, un gratte-ciel en rénovation à Tsim Sha Tsui s’était embrasé dans des circonstances similaires à celles du Chinachem Tower.
Les pompiers soulignent que ces structures, une fois enflammées, peuvent accélérer la propagation des flammes le long des façades, rendant les opérations de secours particulièrement complexes dans une ville aussi verticale et dense que Hong Kong.
Une réglementation en transition
Face à ces risques, les autorités ont multiplié les mesures de prévention : intensification des inspections, révision des normes de sécurité sur les bâtiments anciens et contrôle renforcé des chantiers actifs.
Le Labour Department a notamment mis à jour son Code of Practice for Bamboo Scaffolding Safety, tandis que le Fire Services Department a accru les contrôles de conformité.
Depuis le début de 2025, la moitié des chantiers publics doivent désormais recourir à des échafaudages métalliques, plus résistants au feu.
Ce changement progressif marque un tournant pour le secteur : Hong Kong cherche à moderniser ses pratiques sans effacer un savoir-faire profondément ancré dans son paysage urbain.
Un équilibre délicat entre héritage et sécurité
Pour autant, le bambou n’est pas appelé à disparaître.
Les autorités reconnaissent son importance culturelle et le rôle des bamboo masters — ces artisans qui perpétuent une technique locale transmise depuis des générations — tout en soulignant la nécessité de l’adapter aux standards de sécurité actuels.
Son usage devrait perdurer sur les petits chantiers, dans les travaux artisanaux ou pour les structures temporaires érigées lors d’événements culturels.
En revanche, dans les grands projets urbains soumis à des règles plus strictes, le métal tend à s’imposer comme la nouvelle norme.
Plus qu’un simple matériau, le bambou incarne désormais un enjeu essentiel pour Hong Kong : préserver une identité locale tout en répondant aux impératifs de sécurité et de développement.
Sur le même sujet





















