Deux scientifiques, consultants pour le gouvernement, ont plaidé le 27 janvier pour une fin du port du masque progressive. Si les autorités suivent les recommandations de ces deux professeurs, le masque pourrait être abandonné en extérieur dès la mi-février.
Bientôt plus de masque dehors à Hong Kong
Pourra-t-on enfin retirer le masque en extérieur à partir du mois prochain ? Puis en intérieur à partir de mars ? C’est en tout cas ce pour quoi plaident deux scientifiques, membres du comité consultatif d’experts conseillant le gouvernement sur le Covid-19. Les professeurs Yu-Lung Lau, spécialiste en immunologie pédiatrique et maladies infectieuses, et Kwok-Yung Yuen, microbiologiste spécialiste des maladies infectieuses, se sont tous deux exprimés vendredi dernier sur une fin du port du masque prochaine. Le premier a affirmé que les autorités pouvaient dorénavant assouplir progressivement les règles du port du masque dans les endroits présentant un faible risque d’infection. « Nous pouvons commencer avec les personnes se trouvant en extérieur, quand il n’y a pas de grands rassemblements, mais le conserver lors d’évènements majeurs tels que les concerts comptant 10 000 participants », a ainsi expliqué Yu-Lung Lau. « En intérieur, il doit bien sûr être maintenu pour le moment dans les lieux à risque tels que les hôpitaux, les cliniques ou les maisons de retraite », a recommandé l’expert. Concernant un possible rebond épidémique après l’abandon du masque, le professeur Lau a indiqué qu’il existerait mais que ce ne serait pas un « tsunami de cas ».
20° et plus de masque à Hong Kong
De son côté, à la radio, le professeur Kwok-Yung Yuen, autre expert conseiller du gouvernement concernant le Covid-19, a prévenu vendredi que l’ère post-masque serait « douloureuse » avec une probable résurgence d’infections grippale et à adénovirus qui avaient disparu ces trois dernières années, et qui pourraient saturer les urgences hospitalières. Le scientifique à la tête du département de microbiologie de l’Université de Hong Kong plaide pour une levée du port du masque lorsque les températures dépasseront les 20 degrés ce qui confèrerait un environnement peu propice au coronavirus et dans lequel le corps humain est moins susceptible de développer des inflammations. Fin mars-début avril, « nous pourrions alors retirer nos masques », a-t-il déclaré tout en recommandant que les personnes âgées et les patients atteints d’une maladie chronique continuent à le porter durant l’hiver.
« Dès février-mars 2020, nous avions dit que nous allions devoir vivre avec le virus… Nous devons tôt ou tard revenir à la normale, et le plus tôt est le mieux à partir du moment où suffisamment de personnes sont vaccinées. » Il a également enjoint les Hongkongais à recevoir chaque année un rappel de vaccination contre le Covid entre octobre et novembre, afin de renforcer leur immunité.
Hong Kong doit rester prête
Kwok-Yung Yuen souhaiterait également qu’une enquête indépendante soit menée sur la façon dont le gouvernement a géré le Covid ces trois dernières années, rappelant que cela avait été fait après l’épidémie de SRAS en 2003 menant à la création du Centre pour la protection de la santé. « Je pense que nous devrions faire la même chose cette fois-ci. [...] Près de 12 à 13 000 personnes sont mortes. Pourquoi ne menons-nous pas une enquête approfondie pour clarifier ce que nous devrions faire à l’avenir ? Malheureusement en tant qu’expert en maladies infectieuses, il est possible que je sois témoin d’une troisième pandémie majeure durant ma vie. Hong Kong doit se préparer à cette possibilité. »