Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--

G. Olivier: "La Chambre de Commerce aide les entreprises à s'adapter aux changements"

gaelle olivier et Sophie Leconte de la chambre de commerce de Hong Konggaelle olivier et Sophie Leconte de la chambre de commerce de Hong Kong
Gaelle Olivier et Sophie Leconte @FCCIHK
Écrit par Didier Pujol
Publié le 31 octobre 2021, mis à jour le 2 novembre 2021

Gaelle Olivier, nouvelle Présidente de la Chambre de Commerce Française de Hong Kong, se confie à lepetitjournal.com sur les enjeux de son mandat.

"La vocation de la chambre est de soutenir le développement de ses membres"

Vous venez d’être élue Présidente de la Chambre de Commerce Française de Hong Kong. Pouvez-vous nous rappeler les missions de la chambre ?

Les missions sont au nombre de quatre. La première consiste à accueillir les membres qui arrivent sur Hong Kong pour leurs démarches administratives, les aider à comprendre le marché, les enjeux et prendre leurs marques. Ensuite, nous permettons le réseau entre les 800 membres et avec le réseau local. La troisième mission est d’aider les membres dans leur développement économique. Enfin il est important de soutenir les entreprises membres face aux difficultés en procurant de la veille face à un contexte économique changeant.

"Le Covid a constitué un enjeu majeur d'adaptation"

Les changements d’environnement légal à Hong Kong créent un nouveau contexte. Comment les entreprises ressentent la situation ?

Certes, le contexte légal suscite des questionnements mais l’essentiel des problématiques des entrepreneurs de la chambre concerne plutôt le Covid qui limite les voyages. Cela fait presque deux ans que dure cette situation et mes prédécesseurs ont aussi été très actifs sur ce thème en continuant d’animer des événements et conférences à distance pour permettre aux acteurs de continuer à travailler malgré la pandémie. Sur le plan des relations avec le gouvernement aussi, nous essayons de faire valoir la voix des entreprises membres en attirant l’attention sur les implications économiques de certaines décisions. Nous avons aussi récemment co-signé avec le consulat une lettre adressée à Carrie Lam pour appuyer la demande de passage de la France du groupe des pays à haut risque vers celui des pays à risque moyen et obtenir un allègement de la durée des quarantaines. Une conférence avec Edward Yau a enfin permis de mettre en valeur les subventions du gouvernement hongkongais auxquelles les entreprises ont droit. 

"Promouvoir la diversité et le développement responsable sont mes priorités"

Quelles sont les priorités de votre mandat ?

Je suis déjà au comité exécutif de la chambre en tant que vice-présidente et impliquée dans son fonctionnement depuis deux ans. Je suis par conséquent à l’aise avec les directions prises tant sur le volet humain que des contenus. L’équipe est particulièrement dynamique et nous allons continuer le travail engagé par mes prédécesseurs dans un esprit pragmatique et constructif. Le nombre des membres est stable, malgré les aléas économiques liés à la pandémie, ce qui est à mettre au crédit de notre directrice, Sophie Leconte, et de son équipe qui ont su s’adapter. La priorité reste donc de soutenir le développement économique des adhérents avec un accent accru sur des thèmes comme la sustainability, la green finance et social finance. J’ai aussi à cœur les initiatives en faveur de la diversité comme « HeforShe » ou encore le développement responsable avec « BusinessforGood », qui cherche à ancrer la création de valeur dans la société. Concrètement, la manière dont les entreprises intègrent le recyclage dans leur chaine de valeur est une problématique que nous encourageons. Ainsi le 25 novembre, nous organisons le 11ème symposium sur la supply chain. Avec la pandémie, nous avons tous observé l'importance de la supply chain dans le secteur des semi-conducteurs par exemple. Aujourd'hui, il faut repenser la supply chain de manière plus durable et écologique.

 

business for good

"Les perspectives à Hong Kong et en Asie restent prometteuses"

Quelle est la situation des entreprises françaises à Hong Kong ?

Globalement les entreprises que nous suivons résistent bien. Les résultats dépendent des secteurs. Évidemment le F&B a ressenti comme partout dans le reste du monde les conséquences de la distanciation mais beaucoup se sont adaptés. Hong Kong a la particularité d’héberger des sièges régionaux, aussi les bénéfices sont souvent produits dans différentes régions d’Asie comme le secteur du luxe ou celui de la finance. Ce n’est donc pas la situation spécifique de Hong Kong qui impacte les résultats mais plutôt la manière dont les groupes se sont adaptés à la pandémie à l’échelle régionale. En ce sens, les entreprises de grande taille sont privilégiées par rapport aux entrepreneurs individuels qui font partie de nos membres. Sur le plan de l’avenir immédiat les projets liés à la Zone de la Grande Baie permettent à tous d’espérer profiter d’un marché local plus vaste, ouvert sur la Chine. Sur un autre plan, le basculement de la plupart des entreprises vers un monde digital qui était en préparation a été accéléré par le Covid. La plupart des entreprises que nous connaissons ont pu s’adapter très rapidement à la nouvelle situation, en faisant sauter certains blocages ou schémas mentaux. D'ailleurs, la chambre qui fonctionnait beaucoup en présentiel avant la crise du fait de son large réseau a accéléré le distanciel depuis deux ans avec de nombreux webinaires organisés.

"L'accès des femmes à l'éducation doit être accompagné d'opportunités correspondantes"

En tant que femme, que pensez-vous de la place des femmes dans l’entreprise ?

J’aimerais que ce ne soit plus un sujet mais le fait que vous posiez la question et que nous mettions justement en place des programmes liés à la diversité indique qu’il convient de maintenir les efforts pour favoriser le travail des femmes. Il y a beaucoup de progrès et la réussite de femmes à la tête d’entreprises à forte visibilité est inspirante. Les femmes représentent la moitié de l’humanité et il serait dommage de ne pas capitaliser sur les compétences, expérience et savoir-faire. Au-delà de la question des femmes, les entreprises doivent diversifier leurs talents, en termes de sexes, de cultures et d’origines sociales, en ouvrant des parcours parfois atypiques afin de mettre toutes les chances de leur côté. Dans un sondage effectué il y a 10 ans, l’écart d’éducation dans le monde entre les hommes et les femmes était de 2-3 ans. Il n’y a donc aucune raison de faire des distinctions sur les types de métiers, les types de postes et opportunités. En Asie, la diversité est relativement bonne dans beaucoup de pays qui incluent rapidement les femmes par l’éducation.

Flash infos

    Pensez aussi à découvrir nos autres éditions