Ce globe trotter de la photo est un amoureux des villes et de la couleur, au point qu’il mélange des compositions polychromes imaginaires à des paysages urbains noirs et blancs bien réels. Actuellement en exposition à Hong Kong, Joël Odesser vous emmène faire le tour du monde de façon originale.
10 villes mises en scène pour une série unique en son genre
Lisbonne , Singapour , New York, Hong Kong, Paris ou encore Londres font partie de la collection de voyage de Joël Odesser. Son travail est visible sur Instagram mais également en ce moment à Hong Kong, dans le cadre prestigieux du 30eme anniversaire du French May Arts Festival. Nous sommes allés à la rencontre de ce voyageur virtuel, au carrefour du rêve et de la réalité.
La photographie me permet de documenter mes impressions
Joël ODESSER , vous exposez en ce moment à Hong Kong sur le thème du voyage , pourriez vous nous parler de cette initiative
Ma passion pour le voyage et la photographie sont intimement liées. Ce que j’aime par le voyage c’est l’ajustement constant de référentiel qui se produit lorsqu’on découvre une nouvelle culture, cela implique une remise en question permanente de ce que l’on considère comme “normal”. Tout est constamment nouveau, et la photographie nous permet de documenter nos impressions. Je l’utilise afin d’exprimer à la fois ce qui est de toute évidence différent d’une ville à l’autre, mais aussi ce qui est similaire.
Les expatriés connaissent l'expérience de la relocalisation
Vous avez vécu dans plusieurs villes et vous présentez volontiers comme un globe trotter de la photo . Quel est votre démarche ?
C’est un privilège d’avoir l’opportunité de vivre dans une autre ville, ou un autre pays. Nous sommes nombreux à Hong Kong à avoir eu la chance d’avoir été exposés au moins une fois, sinon plus, à cette expérience de relocalisation. D’un point de vue personnel, et je crois que c’est partagé au sein de la communauté d’expatriés, nous avons toujours une double-relation avec la ville dans laquelle nous habitons : d’un côté nous adorons certains modes de vies et codes visuels liés à l’endroit où nous vivons, ils nous rendent parfois même fiers de vivre cette expérience et jusqu’à devenir partie intégrante de notre identité, et de l’autre il y a toujours certains fonctionnements locaux auxquels nous avons du mal à nous habituer. Mon travail repose sur un procédé de collage photographique qui me permet de mettre en avant les contrastes et oppositions au reflètent cette dualité.
Nos villes ne sont pas parfaites
Votre travail fait la part belle à la couleur et le mélange de celles ci dans un monde monochrome . Y a t il un symbole et un message en ces temps d’incertitude ?
Il n’est pas impossible que les temps actuels aient une influence sur le ressenti dans mon travail. J’ai cependant expérimenté le collage photographique depuis presque 15 ans, et je crois avant tout que c’est un procédé qui me permet d’apporter dans la continuité un regard et une réflexion sur la complexité de notre relation avec notre environnement urbain via une multitude de contrastes visuels. En quelque sorte, c’est une manière de dire que nos villes ne sont pas parfaites mais que nous sommes aussi fiers d’y habiter et qu’elles peuvent nous faire rêver, vibrer. Tout simplement, j’avoue aussi que ce procédé artistique rassemble l’essentiel de ce que j’aime dans la photographie : l’urbain, l’humain, le noir et blanc, la couleur, le figuratif et l’abstrait, l’instantané et le mouvement.
Paris, Hong Kong, New York et Tokyo à découvrir en mai 2023
Vous avez une actualité chargée . Parlez nous des prochaines étapes et moyens de découvrir vos futurs travaux
Cette exposition sera visible à Artaflo Collective / Whatever Artspace situé à Wong Chuk Hang du 1er au 15 mai 2023. Le vernissage prévu pour le samedi 6 mai devrait être multi-sensoriel car je travaille avec une amie chanteuse / compositrice sur l’élaboration d’une chanson en lien avec le thème pour compléter l’expérience visuelle, alors ne ratez-pas l’évènement ! C’est l’aboutissement de 6 ans de travail sur une dizaine de villes, dont quatre principales ont été choisies pour cette exposition : Paris, Hong Kong, New York et Tokyo. Vous pouvez suivre mon travail sur instagram (@jodesser) et sur mon site internet (http://joel.odesser.com). Les cadres sont en édition limitée de 10 éditions sur 4 tailles différentes. Ce projet ayant été de longue durée et minutieux, je travaillerai probablement sur quelque chose de plus court et anecdotique pour le prochain projet !
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