La tension entre Washington et le monde universitaire international a franchi un nouveau seuil. Après la décision du Département de la Sécurité intérieure américain de révoquer la certification de Harvard pour accueillir des étudiants étrangers et d’annuler les visas de nombreux étudiants chinois, Hong Kong saisit l’occasion pour se positionner en refuge académique.


Hong Kong, solution pour les refusés des US
Le chef de l’exécutif, John Lee, a annoncé en mai dernier, que la ville “accueillera tout étudiant victime de discrimination ou empêché de poursuivre ses études aux États-Unis”. Cette déclaration intervient dans un contexte explosif : l’administration américaine accuse Harvard d’”entretenir des liens avec le Parti communiste chinois”, tandis qu’un juge fédéral a temporairement bloqué la mesure, jugée “illégale”. Dans la foulée, le Département d’État a affirmé vouloir « révoquer agressivement » les visas des étudiants chinois dans des domaines jugés sensibles.
Face à cette fermeture idéologique, Hong Kong adopte une stratégie inverse : ouverture, diversité et attractivité. Le gouvernement local et les huit universités publiques financées par le University Grants Committee se sont engagés à faciliter l’accueil des étudiants concernés, en promettant des procédures accélérées, des bourses, et une assistance administrative. L’initiative, selon Lee, vise à réaffirmer le rôle de Hong Kong comme carrefour mondial de l’éducation, capable de conjuguer excellence académique et diplomatie culturelle dans un contexte où les États-Unis semblent se replier sur eux-mêmes.
Hong Kong centre universitaire de référence
La crise des visas américains ouvre un débat mondial sur la redistribution du pouvoir éducatif. Hong Kong, soutenue par Pékin, y voit une chance de renforcer son statut de hub international et de repositionner l’Asie comme centre de gravité de la recherche mondiale. Les universités de la ville, notamment HKU et HKUST, classées dans le top 60 mondial, ont rapidement lancé des invitations officielles aux étudiants internationaux touchés par les restrictions américaines, promettant transferts de crédits, bourses et accompagnement logistique. Pour Zhang Xiang, vice-chancelier de HKU :
C’est le bon moment pour Hong Kong d’attirer les talents étrangers
Ce compare l’initiative à celle de la France, qui a su capter des chercheurs américains grâce à son programme “Choose France for Science. Dans le même esprit, des experts comme Quentin Parker, directeur du Laboratory for Space Research, estiment que “la situation actuelle pourrait redéfinir la carte mondiale de la recherche”.
La nouvelle démographie étudiante
Les étudiants hongkongais constatent déjà un changement au sein de leur communauté universitaire. Une étudiante en psychologie à l’Université de Hong Kong confie que le campus a vu affluer un nombre croissant d’étudiants venus de Chine continentale. Selon elle, “ les États-Unis ne semblent plus être un choix sûr pour les étudiants internationaux. Beaucoup se tournent désormais vers des établissements réputés en Asie, comme les universités de Hong Kong ou de Singapour, pour plus de stabilité”.
Cette tendance est également encouragée par les universités singapouriennes, qui ont annoncé la mise en place de plusieurs mesures pour faciliter l’admission des étudiants dont le visa américain a récemment été révoqué. Les Universités Singapouriennes vont par exemple mettre en place des programmes entièrement en Chinois, avec vont mettre en place des ressources sur Wechat. Reste à voir si ce phénomène prendra encore de l’ampleur dans les années à venir.
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