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Rencontrez lucioles et compagnie à Hong Kong

luciole en volluciole en vol
Luciole en vol (Crédit: CC BY-SA 2.0 Flickr)
Écrit par Patricia Herau-Yang
Publié le 6 avril 2023, mis à jour le 6 avril 2023

Loin des lumières de Victoria Harbour, bravez bestioles qui volent et moustiques qui piquent pour apprécier les lucioles. Ces modestes coléoptères se déclinent en 29 espèces à Hong Kong dont 9 endémiques. Nous leur avions rendu visite à Tai Po.

Les lucioles, ça vole ?

Les mâles volent mais la plupart des femelles ne peuvent pas voler, même les espèces qui ont des ailes. C’est pourquoi on les assimile à des vers dont la particularité est de luire.

Les lucioles trouvent refuge près des marais et des lits de rivières. Elles vivent sous les feuilles mortes, dans la litière forestière, et s’y nourrissent de chenilles, escargots et limaces, qu’elles consomment après les avoir paralysés. Les lucioles jouent un rôle important de contrôle de leur pullulation.

A deux saisons, en mai-juin et septembre-octobre, entre 18h30 et 20h, elles se mettent à émettre de la lumière, à la recherche d’un partenaire. Les femelles émettent une lumière verte, plus puissante que les mâles, dont les signaux plus faibles sont jaunes. Les gros yeux noirs des mâles sont très sensibles à la lumière, et permettent ainsi aux couples de se trouver. Les œufs et les larves peuvent aussi émettre de la lumière.

Les lucioles s'illuminent en utilisant la bioluminescence, un phénomène biologique complexe dont on n’a pas encore percé tous les secrets. A titre d’exemple, l’université de Tufts vient de trouver pourquoi certaines espèces clignotent en groupe à un rythme propre à leur espèce, ce qui permet aux mâles de mieux détecter les femelles et de trouver une partenaire de leur espèce. Ce sont des molécules de monoxyte d’azote émises par l'organisme qui contrôlent l'interruption du signal lumineux.

luciole sur une feuille verte
Une luciole en journée à Hong Kong (Crédit: brandhk.gov.hk)

Autrefois, à Hong Kong comme ailleurs, des groupes de milliers de lucioles pouvaient être aperçus sur et autour d'un arbre, aux abords d'un ruisseau. C'est aujourd’hui très rare hormis dans des lieux éloignés de l'agriculture, des villes, et dépourvus d'éclairage artificiel. Perte d’habitat et dégradation des sols, mais aussi pollution lumineuse, sont à l’origine de leur déclin.

Des femelles soumises à la lumière artificielle répondent ainsi moins au mâle en approche, d’où une baisse des fécondations. Madame n’aime pas badiner avec la lumière allumée!

A Hong Kong, on inventorie la population dans le cadre du Firefly Specialist Group de l’International Union for Conservation of Nature (IUCN). Ce sont les bénévoles de la Hong Kong Firefly Survey Team, sous l’égide de la Hong Kong Entomological Society, qui sont sur le terrain.

On voit régulièrement des lucioles dans trois régions:

  • Sha Lo Tung dans Pat Sin Leng country park: il faut une heure de marche pour rejoindre le trail,
  • Tai Po Kau reserve: le Red trail est un sentier court et aisé,
  • Tai Mo Shan: le plus haut sommet de Hong Kong abrite la luciole éléphant, qui vit au-delà de 600m d’altitude.
luciole dans la nature
(Crédit: Hotaru@yb_woodstock Flickr)

Visite à Tai Po Kau

Tai Po Kau est aujourd’hui une superbe forêt, classée réserve naturelle depuis 1977. Mais ce que nous voyons aujourd'hui est en fait le fruit d’un effort de reforestation lancé dans les Nouveaux Territoires en 1926, car la région avait été totalement déboisée au début du 20è siècle.

Aujourd’hui, Tai Po Kau héberge 160 espèces d’oiseaux, 102 espèces de papillons, 50 de libellules, et une belle variété de plantes (100 variétés d’arbres) et animaux. On évoque la présence du chat léopard (léopard d’Asie) et du barking deer (cerf qui aboie). On y entend parfois aboyer ce cerf ancestral, présent en France il y a entre 15 et 35 millions d’année, mais il est beaucoup plus rare de le voir.

On peut voir des lucioles à Hong Kong tout au long de l'année, y-compris en janvier et février quand la température tombe à 10° C. Quatre espèces peuvent alors être observées. Mais les mois les plus fertiles sont, comme indiqué, mai-juin (13 espèces) et septembre-décembre (11 espèces). 7 espèces bravent les canicules de juillet-août. 

Conseils pour ne pas effrayer les lucioles:

  • Ne pas les pointer avec une lampe torche,
  • Eviter les spray anti-moustiques et privilégier les anti-moustiques en lotion, stickers ou bracelets,
  • Eviter les photos avec flash, préférer les expositions longues,
  • Faire preuve de patience.

Bonne chance et, quoiqu’il en soit, bonne balade !

 

Pour aller plus loin:

Firefly Conservation Foundation page FB et site Web

World firefly day organisé par Fireflyers International network les 3-4 juillet chaque année (hors Covid)

Site Fireflies.hk

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