Avec près de 100 clusters en cours d’investigation, 4 départements en situation de vulnérabilité (Guyane, Mayotte, Mayenne, Gironde), et plus de 30.000 décès, la France n’est pas sortie du Covid-19. Par décret du 10 juillet, elle resserre les contrôles aux frontières, applicable au 18 juillet pour les arrivants de Hong Kong. D'autres mesures pourraient suivre.
Point sur le Covid-19 en France
La direction de la Santé Publique publie les points clés des données santé en France. Au 9 juillet (le dernier point disponible), la tendance était à "l’augmentation de la circulation du virus SARS-COV-2, mais maintien de la circulation virale à un niveau bas". Le 13, après consolidation des données du week-end, un 4ème département (la Gironde) était considéré comme en situation de vulnérabilité.
Le contexte mondial n’est en effet pas rassurant. Le 13 juillet, le directeur de l’OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus déclarait: "Too many countries are headed in the wrong direction. The virus remains public enemy number one, but the actions of many governments and people do not reflect this."
Le décret du 10 juillet
L’exécutif a publié le 10 juillet un décret mettant à jour les mesures en place pour contrôler l’épidémie sur le territoire. Une mesure concerne particulièrement ceux qui rentrent en France cet été.
A compter du 18 juillet, toute personne ne pouvant présenter un test RT-PCR négatif à l’entrée sur le territoire pour les personnes venant de zones à risque est supposé effectuer une quarantaine (voir ci-dessous). Hong Kong est considéré, comme toute la Chine, à risque. En sus des pays de l’Union Européenne (espace Schengen), zone au sein de laquelle la circulation a repris, seuls 13 pays sont exclus de la liste à risque. Ce dépistage virologique doit avoir été réalisé maximum 72 heures avant l’arrivée sur le sol français.
En cas d’arrivée d’un voyageur de zone à risque ne pouvant présenter de test, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal évoquait des tests à effectuer à l’arrivée, directement dans les aéroports d’arrivée, à hauteur d’une capacité de "2.000 tests PCR par jour". Ce chiffre peut paraître faible, mais les volumes restent faibles. En effet, les voyageurs doivent toujours attester de la nécessité de leur voyage pour un motif "impérieux, dans une attestation dérogatoire."
Enfin, Gabriel Attal précisait "Ceux qui auront pu faire un test depuis le pays d'origine n'auront pas à le refaire en arrivant à Paris, en France. Il faudra qu'ils puissent produire la preuve qu'ils ont fait un test". La mise en place aura lieu "dans les jours qui viennent". Les tests devraient être gratuits.
Le ministre de la Santé Olivier Véran avait évoqué vendredi 10 la possibilité de tests salivaires, pour un diagnostic plus rapide, proposés dans les aéroports à titre gratuit et facultatif ("on ne peut pas contraindre quelqu'un à avoir un test"). Mais ces tests n’ayant pas encore été validés par les autorités de santé, il va falloir attendre un peu.
Pour les voyageurs venant de Hong Kong, les capacités de tests ne manquent pas. De nombreux centres proposent ainsi le dépistage, mais les prix sont plutôt élevés (c’est une des raisons pour lesquelles la bulle vers Shenzhen prend du temps à se mettre en place).
Cette nouvelle mesure répond aux accusations de laxisme du gouvernement face à la circulation de voyageurs de l’étranger porteurs du virus. En complément, rappelons que les autorités sanitaires recommandent aux personnes arrivant de pays hors Espace Européen d’observer une période de quarantaine volontaire.
Autres mesures en France
En prévision d'un séjour en France, certaines évolutions sont à noter. À l'heure actuelle, le port du masque est obligatoire dans les transports (train, bus, métro…) avec amende de 135 Euros à la clé, mais seulement recommandé dans l'espace public. Dans une tribune datée du 12 juillet, 14 médecins réclamaient des mesures plus strictes sur le port du masque avec le hashtag #MasquésMaisEnLiberté. Une certaine crainte du reconfinement (partiel en Espagne par exemple) règne en France.
Le Président Emmanuel Macron s’est exprimé le 14 juillet à ce sujet: "Je souhaite que, dans les prochaines semaines, on rende obligatoire le masque dans tous les lieux publics clos." La date du 1er août est évoquée, et la définition de l’espace clos en cours de clarification. Les restaurants, les entreprises, les cinémas, ont déjà leur protocole. Les théâtres, les musées et les monuments, s’appuient sur les recommandations du (alors) Ministre de la Culture Franck Riester.
Beaucoup d’espaces clos ne sont pas encore encadrés. Certains supermarchés ont pris l'initiative d'imposer le port du masque. Les autorités (le Préfet) de Seine Saint Denis ont publié lundi un arrêté obligeant le port du masque dans les lieux clos recevant du public à Saint-Ouen-sur-Seine, après plusieurs cas de Covid-19 dans une école de la ville. Le port du masque y est obligatoire dans "tout établissement clos recevant du public, que son activité soit d'ordre administratif ou commercial", comme les "commerces", la "mairie", les "services publics" ou encore les "parties communes des hôtels".
Le Président philosophait le 14 juillet: "On est contre les règles uniformes en disant: c'est totalement absurde, mais dès qu'il n'y a pas de règles uniformes, on les demande".
Au même moment, à Hong Kong...
Alors qu'Hong Kong fait face à une troisième vague épidémique, la Cheffe de l'Exécutif annonçait lundi soir les mesures applicables à partir du 14 juillet, dans le cadre de l'Ordinance Cap.599(H). Parmi ces mesures, ne seront autorisées à l'entrée à Hong Kong parmi les personnes "from high risk countries" que celles qui pourront présenter un certificat montrant qu'elles ne sont pas infectées.
La France fait-elle partie des pays considérés à haut risque? La section 5.3 de l'Ordinance indique que c'est désormais le Secretary for Food&Health qui va mettre à jour la liste des pays à haut risque par le biais de Gazettes ICI. A suivre donc.
Les transporteurs sont responsables si leurs passagers ne peuvent présenter le document, et passibles d'amendes ($50,000) et incarcération (6 mois). Les voyageurs pris en flagrant délit de présentation de faux documents ou fausses déclarations sont passibles d'amendes ($10,000) et incarcération (6 mois).
Les mesures en place telles que le masque obligatoire (dorénavant aussi dans les transports en commun locaux), le Health declaration form, le test obligatoire à l'arrivée et triage pour la quarantaine en fonction des résultats, restent en place.
Ces restrictions arrivent dans un contexte où d'une part des passagers en transit récemment à Hong Kong se sont retrouvés bloqués, et d'autre part les capacités des centres de quarantaine risquent de ne plus suffire. En effet, le complexe de Fotan, des logements sociaux temporairement réquisitionnés, doit être rendu à ses habitants. Le gouvernement veut éviter à tout prix l'arrivée de nouveaux cas. Les autorités françaises permettront-elles de se faire tester pour le voyage?
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