En vigueur depuis le 19 mars minuit, suite à la recrudescence de cas importés (50 sur les 57 nouveaux cas depuis 15 jours), Hong Kong met toutes les personnes arrivant sur le territoire sous quarantaine (14 jours) à leur domicile. Ils devront ensuite se soumettre à 15 jours de surveillance médicale. Seuls les voyageurs en provenance de Taiwan, bon élève de l’Asie, seront exemptés. Chacun devra porter un bracelet électronique connecté à une application mobile. La géolocalisation permettra de s’assurer que les personnes restent chez elles.
Eviter une deuxième vague
Comme Pékin et pour éviter une deuxième vague d’infection par les personnes venant de zones infectées, Hong Kong a adopté “des mesures plus fortes”. Carrie Lam a évoqué mardi cette nécessité “pour que nos efforts depuis deux mois pour éviter que la maladie ne se répande ne soient complètement gâchés”.
Procédure à l’entrée à Hong Kong
Les voyageurs doivent désormais remplir un questionnaire médical à l’entrée sur le territoire. On prend ensuite leur température. Puis un officiel leur explique les mesures auxquelles ils doivent se soumettre. Leur autorisation d’entrée sur le territoire dépend de leur acceptation de ces mesures: quarantaine stricte à domicile avec port du bracelet de géolocalisation, puis suivi médical. Le bracelet est ensuite fixé au poignet de chaque voyageur.
Malgré le faible nombre de vols, des queues sont à prévoir! Il semble en effet qu’un retour en masse des Hongkongais partis faire leurs études en Grande-Bretagne soit en cours: affolés par la politique britannique d’infection massive pour développer une immunité de groupe, les Hongkongais rentrent chez eux. Ce n’est pas un bracelet qui va les arrêter, et face au risque que représente à leurs yeux le virus, la protection des données personnelles attendra. Pour d'autres expatriés qui étaient partis car porter le masque était décidément trop contraignant, les mesures fortes sur le territoire trouvent aujourd'hui grâce à leurs yeux.
60.000 bracelets prêts à l’usage
5.000 bracelets ont été développés localement par le Logistics & Supply Chain MultiTech R&D Centre. 60.000 autres ont été achetés sur le marché. Parmi ceux-ci, 5000 ont déjà été testés et réceptionnés, 55.000 autres seront livrés par lots. Ces bracelets sont réutilisables et étanches.
Le Chief Information Officer du gouvernement hongkongais, Victor Lam, affirme rester à l’écoute du marché, l'équipe "continue d’étudier d’éventuelles autres solutions techniques pour compléter et améliorer le système de suivi".
Le système associe le bracelet (hardware) avec une application (software) co-développée par Compathnion Technology, une startup située dans le Science Park et une université locale. L’application analyse les modifications de signaux liées aux mouvements, avec l’aide de l’intelligence artificielle et des big data.
Comment ça marche pour l’utilisateur
A l’arrivée à son domicile, la personne doit faire le tour de son appartement pour renseigner les coordonnées exactes de son espace de vie. Dans les 14 jours suivants, il ne faudra pas sortir de cet espace. Ensuite, la personne doit porter en permanence son bracelet et rester chez elle. Une alerte automatique sera envoyée au Department of Health et à la police si le bracelet est cassé, le smartphone déconnecté, ou si la personne quitte l’espace autorisé.
Au démarrage, l’utilisateur doit recevoir un sms d’activation. Ce matin, le Apple Daily mentionne des retards dûs à la surcharge du serveur. Une durée de 12h est à prévoir pour que tout rentre dans l’ordre.
Et si on ne joue pas le jeu?
Selon la plaquette distribuée aux passagers à l’arrivée: “A person who contravenes or knowingly gives false information to Department of Health is liable on conviction to a $5000 HKD ($644) fine and to imprisonment for 6 months”.
Les gouvernements asiatiques ayant instauré des mesures de confinement ont parfois eu recours à l’expulsion des résidents qui n’appliquaient pas les règles. C’est le cas de Singapour, qui n’a pas hésité à expulser plusieurs résidents étrangers.
Sur dimsumdaily.hk la chasse aux voyageurs inconséquents a commencé.
Pour répondre à la polémique sur la protection des données personnelles, Victor Lam expliquait en soirée le 19 que le système n’enregistrait pas la localisation des personnes, mais leur sortie d’une localisation identifiée comme autorisée.
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