The Economist Intelligence Unit vient de réviser à la baisse toutes ses prévisions initiales de croissance économique pour l'année 2020 et les chiffres sont alarmants!
"Bien qu'une reprise soit à prévoir pour la seconde partie de l'année, l'impact des secondes voire troisièmes vagues épidémiques risquent de pénaliser encore la croissance", indique Agathe Demarais, Directrice des Prévisions Globales chez EIU
Choc de demande
Le confinement mondial et le chômage de masse ont provoqué un choc négatif de demande, c’est-à-dire la diminution de la demande globale (consommation des ménages+ investissements des entreprises + exportations de produits) du fait de l’obligation de rester chez soi et de la réduction du pouvoir d’achat (chômage partiel, perte d’emploi, etc..) les individus ne peuvent plus consommer et les entreprises n’investissent plus.
Choc d’offre
La fluctuation de la croissance économique est aussi due à un choc d’offre négatif. En effet le coronavirus a engendré une baisse brutale du niveau de production du fait de la fermeture des entreprises et du confinement des salariés. Tout comme en 1973 lors du choc pétrolier, le monde est dans une situation de double crise avec un choc d’offre et de demande ce qui amène les pays du monde entier à une période de récession avec une chute notable du PIB dans différents pays développés.
Récession mondiale
L’Europe va être économiquement impactée par la crise sanitaire du COVID-19. En effet, les prévisions de The Economist Intelligence Unit pour les pays européens sont plutôt pessimistes. Sur l’année 2020, L’Allemagne pourrait faire face à une récession de -6,8% du PIB, la France -5% et l’Italie -7%. La France, tout comme l’Allemagne, fait partie des plus gros pays exportateurs de biens et de services au monde (respectivement 8ème et 4ème au classement mondial). Le pays est donc particulièrement exposé à la fois à la perturbation de la chaîne d'approvisionnement et à la faible demande mondiale.
Prévisions 2020
L'impact sur l'économie chinoise de l'épidémie du coronavirus devrait être beaucoup plus important que celui du SRAS. En supposant que le virus ne réapparaisse pas, les analystes de EBU s’attendent à ce que la croissance du PIB réel de la Chine n'atteigne que 1% en 2020, contre environ 6,1% en 2019.
Pour les Etats-Unis, la récession devrait se trouver aux alentours de -2,8% du PIB en 2020. La réponse de l’administration Trump dans la gestion de la crise sanitaire a été fortement critiquée. L’augmentation exceptionnelle du taux de chômage et l’absence de couverture sociale vont précariser le peuple américain. L’explosion des cas de coronavirus et des morts aux Etats-Unis rend l’avenir du pays incertain et les projections pourraient être corrigées dans les semaines à venir.
1973, 2008 et 2020 ?
Ces chiffres seraient similaires aux deux crises historiques, après guerres, de la croissance mondiale. En France, lors de la crise financière de 2008, la croissance était en effet passée de 2,4% du PIB en 2007 à -2,9% en 2009. Et surtout lors du choc pétrolier, elle était passée de 6,3% en 1973 à -1% à 1975. Cependant, il faut garder une lueur d’espoir en ces temps compliqués: ces deux crises avaient été suivies par une spectaculaire reprise de la croissance, avec, respectivement, +2% en 2010 et +4,3% en 1976.
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