Avec une première journée sans nouveau cas la semaine dernière et seulement deux les 18 et 19 avril, Hong Kong est indubitablement sur le chemin suivi par le reste de la Chine qui ne constate pratiquement plus de nouveaux cas. Mais la SAR est-elle pour autant tirée d’affaire?
La méthode hongkongaise
Critiquée au début de la crise pour ne pas totalement fermer le territoire comme cela avait été le cas au moment du SRAS en 2003, la chief executive Carrie Lam a fini par fermer la plupart des frontières terrestres avec la Chine début février, évitant ainsi les contaminations dues au fort trafic frontalier (200.000 personnes par jour). Dans le même temps des mesures de quarantaine imposées aux voyageurs personnes ayant voyagé dans certains pays ont permis de limiter rapidement la propagation du coronavirus maintenue à 100 cas pendant un mois. Ecoles fermées depuis le 3 février, administrations en télétravail et port généralisé du masque ont permis dans un premier temps de stopper le virus.
C’est avec les fermetures progressives des pays touchés par le virus que le retour de nombreux Hongkongais et expatriés qui avaient fui l’épidémie a conduit à une nouvelle flambée à partir du mois de mars, multipliant par 10 les cas en trois semaines. L’imposition de quarantaines strictes avec bracelet électroniques dès le 19 et l’interdiction des entrées de non-résidents le 25 a fini par venir a bon de ce nouvel épisode. Des mesures de limitation des groupes à 4, de distances minimales de 1.5 entre les groupes et de fermeture des lieux de forte fréquentation comme bars, cinémas ou karaoke permettent désormais de maintenir le relatif bon résultat de Hong Kong qui ne cesse de diminuer le nombre de nouveaux cas (0 le 16, 4 le 17 , 2 le 18, 2 le 19).
Les leçons du SRAS
Fortement touchée par l’épidémie du SRAS entre 2002 et 2003, la ville de Hong Kong a su rapidement adopter les bons réflexes et notamment rester autant se faire se peut à la maison. La plupart des déplacements ont été réduits à l’essentiel et presque toutes les entreprises se sont mises au télétravail dès les premières semaines de la crise. Autre réflexe issu de la période du SRAS, l'utilisation massive des masques de protection, du liquide hydroalcoolique et le nettoyage des surfaces publiques au détergent. Enfin, la prise de température obligatoire pour pénétrer dans tous les espaces publics, immeubles d'habitation, de bureaux, restaurants et shoppings malls. A la moindre alerte, direction l'hôpital pour des tests médicaux! Lorsque l'on considère le manque de préparation des pays européens, on comprend que Hong Kong avait une longueur d'avance sur le plan sanitaire et culturel.
Pour combien de temps encore?
Face aux contraintes imposées dans la vie quotidienne, des voix s’élèvent pour notamment réouvrir les écoles ou encore reprendre une vie sociale normale. Il semble pourtant qu’il faille encore attendre un peu. Côté éducation, le dernier trimestre étant fortement entamé, certains examens tels le baccalauréat sont prévus sur la base de contrôles continus grâce à l’enseignement à distance. Quant aux examens d'entrée à l'université, ils se tiendront du 24 avril au 25 mai dans des centres spécialement aménagés pour respecter une distance entre les candidats. On parle d’une réouverture des écoles après la fin des examens universitaires, à savoir fin mai. Si les nouveaux cas sont aujourd’hui presque inexistants, les personnels hospitaliers sont toujours au contact de plus de 456 malades qui n’ont pas encore totalement guéri et surtout les personnes sous quarantaine susceptibles de porter la maladie sont encore très nombreuses à Hong Kong.
Un période de carence de quelques semaines semble donc indispensable pour éviter l’apparition de nouveaux clusters, comme cela a été récemment le cas à Singapour avec les foyers de travailleurs migrants. C’est ce que soulignait David Hui-shu, expert des maladies respiratoires de China University. De même l’OMS, consultée cette semaine par le gouvernement, préconisait-elle le maintien des mesures de distanciation à deux périodes d’incubation successives à savoir 28 jours. La pression est néanmoins forte de la part des entrepreneurs du domaine F&B, très affectés par les fermetures et limitations de remplissage, pour revenir à une situation de pleine activité.
A suivre
Pour être sûr de recevoir GRATUITEMENT tous les jours notre newsletter (du lundi au vendredi)
Ou nous suivre sur Facebook et Instagram