Si vous voulez avoir du succès auprès de vos collègues hongkongais à la machine à café, rien de tel que de sortir une blague tirée d’un film de Stephen Chow! Car s’il y a bien un comique qui aura marqué la culture populaire locale, c’est lui. Revenons sur le parcours de cet artiste hors norme à l’impact culturel proche d’un Louis de Funès.
Le fils prodigue
Né à Hong Kong en 1962 dans une famille modeste, le jeune garçon fut particulièrement impressionné par la vision de Bruce Lee dans The Big Boss quand il avait 9 ans, ce qui l’incita à se lancer dans le monde du cinéma. Il intégra les cours d’arts dramatiques de la TVB, aux côtés d’un certain Tony Leung Chiu Wai, et commença à apparaitre dans des rôles secondaires dans diverses séries et autres émissions pour enfants. Il commença sa transition au cinéma en 1989 en apparaissant dans des polars comme le Just Heroes de John Woo et Wu Ma ou Final Justice de Parkman Wong pour lequel il reçut le Golden Horse du meilleur espoir.
Le roi de la comédie hongkongaise
En 1989, Chow obtint le premier rôle dans la série The Final Combat, un feuilleton de cape et d’épée tendance parodique. Enorme succès, elle conditionne la suite de sa carrière. Il se retrouva donc catapulté dans les premiers rôles comiques dans de nombreux films mais ce ne fut qu’à partir d’All for the Winner, parodie de la série des God of Gamblers, et Fight Back to School, un policier d’élite forcé d’infiltrer un lycée pour déjouer les agissements d’un gang, qu’il parvint à fixer son style: un humour non sensique à l’inventivité folle, proche des mangas les plus délirants, où ses mimiques et attitudes nonchalantes font des merveilles.
Son style comique trouve un public réceptif qui fait un triomphe à chacun de ses nouveaux films. D’autant plus que l’acteur fait preuve d’une ambition artistique toujours plus marquée à chaque nouveau film. Parmi ses films les plus réussis, on peut citer Flirting Scholar (où il est un lettré qui cherche à ravir le cœur de Gong Li), Love on Delivery (étudiant en arts martiaux auprès d’un maître fantaisiste), From Beijing with Love (parodie de James Bond), les Chinese Odissey (adaptation ultra inventive de la légende du Roi Singe) ou encore King of Comedy (critique/hommage de l’industrie cinématographique hongkongaise).
Relocalisation réussie en Chine continentale
Au début des années 2000, Stephen Chow est à son plus haut grâce au succès local et international de son Shaolin Soccer. Il parvint ainsi à s’attirer des financements américains pour la production de son Kung Fu Hustle. L’idylle américaine ne dura toutefois pas longtemps et, après avoir été un temps attaché au projet d’adaptation filmique du Frelon Vert (les exécutifs Hollywoodiens trouvent ses idées trop folles et optent à la place pour le Français Michel Gondry), Chow préféra se réorienter vers le marché chinois alors en plein développement. Contrairement à nombre de ses collègues, il parvint à adapter son style comique, pourtant ô combien hongkongais, à la Chine continentale et continuer ainsi à proposer des comédies de qualité comme le prouvent ses récents The Mermaid ou The New King of Comedy. Assurément, il est le roi de la comédie chinoise sous toutes ses définitions!
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