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Maggie Cheung, In the Mood for Love

Maggie Cheung BioMaggie Cheung Bio
Maggie Cheung dans "As Tears Go By"
Écrit par Arnaud Lanuque
Publié le 19 décembre 2019, mis à jour le 19 décembre 2019

Dans une industrie faisant la part belle aux héros masculins, Maggie Cheung fait partie des rares femmes à avoir réussi à obtenir le statut de super star. Cela ne fut pas pour autant une partie de plaisir…

 

Belle plante et jolie vase

Née à Hong Kong en 1964, la toute jeune Maggie suivit sa famille à West Wycombe, en Angleterre, où elle passa la majeure partie de son enfance. Rare asiatique dans la province Britannique, Maggie dut composer avec les remarques déplaisantes voire franchement xénophobes de ses petits camarades. Probablement à cause de cet état de fait, elle repartit à Hong Kong à sa majorité et entama une carrière de mannequin. Mais c’est sa participation au concours de Miss Hong Kong en 1983 qui lui valut d’être repéré par l’industrie du cinéma.

 

Maggie Cheung
La jeune Maggie Cheung (1964)

 

Finissant 1e dauphine, elle se vit proposé d’apparaitre dans des films et séries et devint ainsi actrice. Sans formation ou expérience, ses premières prestations furent toutefois caractérisées par des rôles superficiels (fiancée du héros tendance potiche) et un surjeu constant. Bien peu auraient alors pariés qu’elle deviendrait un des actrices les plus talentueuses et populaires issue de la colonie.  

 

La muse des meilleurs cinéastes hongkongais

La transformation eut lieu de manière graduelle. Consciente de ses limites, Maggie profita du temps passé sur les plateaux à observer ses partenaires et à apprendre comment améliorer son jeu. Elle commença également à se montrer plus exigeante dans le choix de ses rôles et en profita pour corriger ses imperfections dentaires. Ses efforts payèrent à partir de 1988 quand elle apparut dans le premier film d’un réalisateur débutant du nom de Wong Kar Wai, "As Tears Go By". Dans un rôle à priori générique de love interest du héros (l’incontournable Andy Lau), elle parvint à donner une gravité et une force romantique étonnante à son personnage.

 

 

Elle enchaina alors les rôles marquants: petite starlette dans le tumultueux Hong Kong de 1967 pour "A Fishy Story", aubergiste aussi séductrice que dangereuse dans "l’Auberge du Dragon" , alter ego de la cinéaste Ann Hui pour le bouleversant "Song of the Exile", immigrante chinoise en perdition à New-York dans le post-Tian An Men "Farewell China", superstar du cinéma muet de Shanghai pour "Center Stage", créature fantastique à la recherche de son humanité pour "Green Snake"… Et bien sûr, la continuation de sa collaboration avec Wong Kar Wai à travers l’excellent "Nos Années Sauvages", le plus controversé "Les Cendres du Temps" et surtout, l’apothéose de sa carrière, "In The Mood for Love".

 

 

Explosion internationale et raréfaction

Contrairement à d’autres actrices, Maggie ne pivota pas vers la Chine pour y poursuivre sa carrière quand le cinéma de Hong Kong se mit à connaitre des turbulences, à la fin des années 1990. Mariée au cinéaste français Olivier Assayas, elle s’orienta davantage vers l’Europe et les Etats-Unis en participant à  des films comme "Augustin Roi du Kung-Fu", "Chinese Box" ou "Clean". Mais, malgré des réactions enthousiastes de la critique (elle obtint le prix de la meilleure actrice à Cannes pour sa prestation en mère courage junkie dans "Clean"),  cela ne lui permit pas de développer sa carrière plus en profondeur. Depuis divorcée, elle a fini par faire un retour en Chine en 2014, par le biais de la chanson. L’expérience ne fut malheureusement pas un succès et l’actrice est depuis retournée dans une semi-retraite dont on espère qu’elle finira par sortir pour retrouver les chemins des grands écrans.   

 

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