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Chow Yun-fat, la classe hongkongaise

Chow Yun FatChow Yun Fat
Chow Yun-fat dans "Pirates des Caraïbes"
Écrit par Arnaud Lanuque
Publié le 10 décembre 2019, mis à jour le 10 décembre 2019

Aux côtés d’autres icônes du cinéma hongkongais comme Bruce Lee ou Jackie Chan, Chow Yun-fat est un des acteurs les plus populaires à travers le monde à être originaire de la ville. Ce succès, il le doit à son charisme naturel, son talent, sa versatilité et ses relations personnelles avec les réalisateurs les plus doués de l’industrie.

 

Débuts en dents de scies

Originaire de l’île de Lamma, Chow Yun-fat intégra le cours d’acteur de la TVB au début des années 1970. La période était un véritable âge d’or pour la télévision hongkongaise, avec plusieurs chaînes se livrant à une concurrence féroce et de nombreuses fictions produites localement. Le jeune homme profita pleinement de cet environnement pour s’imposer comme un des acteurs les plus populaires du petit écran grâce à ses premiers rôles dans des séries comme "Hotel" (première série située dans le Hong Kong moderne) ou "Shanghai Bund" (histoire d’amour et de gangsters dans le Shanghai des années 30). 

 


Parallèlement, il fait sa transition au cinéma à partir de 1976. Mais les débuts s’avérent laborieux. Il se retrouve ainsi dans des films érotiques ou dramatiques à petit budget. Heureusement, les talentueux réalisateurs du petit écran avec lesquels il avait travaillé font eux-aussi leur transition vers le cinéma et lui demander de jouer. Il marque particulièrement les esprits dans le "Story of Woo Viet" (un réfugié vietnamien devenu tueur à gage essaye de sauver la femme dont il est tombé amoureux) d’Ann Hui ou le "Hong Kong 1941" (en faux collaborateur/vrai résistant durant l’occupation japonaise de la ville) de Leong Po-Chih. Hélas pour lui, la plupart des films dans lesquels il apparait échouent commercialement et il écope d’un surnom peu flatteur: le poison du box-office!

 

Chow super star!

Son salut, il le doit à sa rencontre avec John Woo. Le réalisateur est en pleine déprime et se lance dans un genre inédit pour lui, le polar. Le film, "Le Syndicat du Crime", sorti en 1986, marque un succès historique. Dans le rôle secondaire de Mark Gor, Chow Yun-fat s’impose comme le héros wooien parfait: élégant, loyal jusqu’à la mort et redoutable dans l’action. Chow devient une super star. Il peut aussi compter sur son amitié avec un autre réalisateur en pleine ascension, le maître du polar réaliste Ringo Lam. Il lui donne d’autres rôles marquants comme celui de Ko Chow, le flic infiltré et dépressif de "City On Fire", Chung Tin Ching, le charismatique prisonnier de "Prison On Fire" où Lau Chun Pong reprend le rôle d’Harrison Ford dans le remake de "Witness, Wild Search".

 


Si le polar et l’action lui apportent la gloire à travers l’Asie et le monde, ce sont surtout les comédies et autres romances qui consolident son statut de super star à Hong Kong. L’acteur ne cache d’ailleurs pas sa préférence pour ce type de films. Toujours prêt à en faire des tonnes pour amuser le public, il donna largement de sa personne dans des comédies déjantées comme "Diary of a Big Man" (où il épouse Joey Wong et Sally Yeh et doit cacher à chacune d’entre elles l’existence de l’autre) ou "The Greatest Lover" (en version chinois du continent de "My Fair Lady"). Le fait qu’il soit aussi connu pour être une des personnes les plus amicales qui soit, aussi bien sur les plateaux qu’en dehors, cimente sa réputation.  

 

Une expérience américaine en demi-teinte

Profitant de sa renommée et de l’intérêt croissant d’Hollywood, Chow décide de tenter sa chance aux Etats-Unis à la fin des années 1990. Dans ce nouvel environnement, la star hongkongaise peine toutefois à s’imposer. La faute à des producteurs et réalisateurs peu inspirés qui le poussent à reproduire ce qu’il avait déjà fait en mieux 10 ans plus tôt (le sous John Woo "Replacement Killer", l’embarrassant "Gardien du manuscrit sacré"), à faire dans le caméléon de luxe ("Pirates des Caraïbes" – "Jusqu’au bout du monde") ou à se compromettre dans des projets suicidaires (l’horrible "Dragon Ball Evolution"). 

 


Seule exception, sa participation dans le rôle de l’épéiste légendaire Li Mu Bai pour la tentative de film de kungfu mondialisée d’Ang Lee, "Tigre et Dragon". Cette rare réussite artistique et commerciale lors de sa période américaine semble avoir confirmé que l’Asie demeurait le territoire où il est le plus à même de déployer son talent de manière optimale.   

 

Retour au bercail

Logiquement donc, comme d’autres talents hongkongais qui avaient eux aussi tentés l’aventure hollywoodienne, Chow revient à Hong Kong à partir du milieu des années 2000 mais se réoriente vers le marché chinois alors en pleine expansion. Son statut le fait immédiatement accéder à des rôles d’autorité dans des superproductions ambitieuses, de l’Empereur Ping de "La Cité Interdite" de Zhang Yimou à l’ultra influent Confucius dans le film du même nom de Hu Mei voire carrément en Dieu suprême du panthéon chinois pour le "Monkey King" de Soi Cheang!

 


Des films de qualité variables mais dans lesquels il a l’opportunité de montrer qu’il n’avait rien perdu de sa superbe. Son aura est si grande que, même quand il prend position en faveur des manifestants lors de la révolte des parapluies, il échappe à de sérieuses représailles de la part des autorités chinoises. Récemment, il est à l’affiche du polar "Project Gutenberg" dans lequel il prouve à nouveau qu’il est un des plus grands acteurs de Hong Kong.

 

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