Le Comac C919, développé par la Chine pour concurrencer les Airbus A320 et les Boeing 737, marque l'entrée du pays sur un marché dominé par ces deux géants de l'aviation.
Comac C919, le nouvel avion de ligne chinois
Doté d'une capacité de 168 à 190 sièges et d'une autonomie de 5 000 km, le C919 est destiné à être utilisé principalement par les compagnies aériennes chinoises. Toutefois, la Chine espère également attirer des compagnies aériennes des pays dépendants économiquement d'elle en offrant des prix attractifs. Le pays a en effet de réelles ambitions de réduction de sa dépendance à l'égard des entreprises occidentales et de renforcer son industrie aéronautique nationale. Elle investit massivement dans la recherche et le développement de nouvelles technologies et cherche à développer ses propres moteurs d'avion et autres composants. Si elle parvient à atteindre ces objectifs, cela pourrait représenter un véritable défi à terme pour l'industrie de l'aviation occidentale
Une menace pour l’industrie aérienne occidentale ?
Le Comac C919 représente un défi pour l'industrie de l'aviation occidentale, mais il ne constitue pas à ce jour une menace majeure. Bien que la Chine ait développé son propre avion commercial, elle dépend encore largement des technologies occidentales pour certains composants clés, tels que les moteurs, l'avionique et d'autres systèmes. Si pour les medias chinois seuls 40% des composants sont importés, d’autres rapports comme celui du Centre des Etudes Stratégiques et Internationales (CSIS) indiquent que 3/5èmes des fournisseurs principaux sont des entreprises américaines, qu’un tiers sont basées en Europe, et que sur les 14 fournisseurs chinois, sept sont des joints ventures avec des entreprises étrangères.
Déjà 1200 avions commandés
Ajoutons à cela l’affaire belge de Xu Yanjun en 2018, qui avait dévoilé l’importance des vols technologiques chinois sur les industries stratégiques aéronautiques occidentales, et les transferts de technologies inopinées des usines d’assemblages airbus installées en Chine. Le C919 doit encore obtenir la certification de la FAA et de l'EASA pour pouvoir voler en dehors de la Chine. Malgré ces défis, Comac a déjà engrangé environ 1 200 commandes pour l'avion, principalement de compagnies aériennes chinoises. La Chine espère réduire sa dépendance vis à vis d'Airbus et de Boeing en développant son industrie aéronautique et en augmentant sa part de marché dans le secteur de l'aviation civile.