Édition internationale

Chine continentale, havre de retraite des Hongkongais

Face aux inquiétudes des retraités hongkongais sur leur futur pouvoir d’achat, beaucoup choisissent aujourd’hui de passer leurs vieux jours dans le Mainland, où la vie est moins chère.

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Beaucoup d'avantages financiers sont destinés aux plus de 65 ans dans le Mainland, comme ici à Shenzhen (photo pnoeric sur CreativeCommons).
Écrit par Guillaume Clément
Publié le 9 novembre 2025, mis à jour le 16 novembre 2025

Resources financières limitées

Dans l’idéal, selon la dernière édition de l’enquête « AIA desired retirement tracker », menée du 13 au 31 août auprès de 1003 actifs hongkongais de 18 à 65 ans, l’âge moyen de départ rêvé à la retraite des personnes interrogées serait de 62,2 ans, avec un objectif d’épargne-retraite médian de 3,294 millions de HKD.

Dans la réalité, 72% des retraités n’atteignent pas cet objectif. Il leur manque même beaucoup d’argent (2,564 millions de HKD en moyenne). De ce fait, selon cette même enquête, tout cela pourrait retarder leur départ à la retraite de 12,8 ans, ce qui ferait 75 ans au lieu de 62,2.

Une première solution pourrait venir d’une utilisation plus rationnelle du MPF (fond de prévoyance obligatoire), dont l’importance est souvent sous-estimée. Ainsi, dans cette enquête, les personnes interrogées répondent que seulement 30% de leurs réserves de retraite viendront du MPF.

La solution de la Chine continentale

Une deuxième solution de plus en plus utilisée consiste à réduire ses dépenses à l’âge de la retraite en partant vivre dans le Mainland. Ainsi, selon des données du conseil législatif de Hong Kong, en 2024, près de 100.000 résidents de Hong Kong âgés de 65 ans ou plus ont choisi d’aller vivre dans le Guangdong, soit 40,5% de plus qu’il y a dix ans.

Par exemple, un senior qui vit de l’Old Age Living Allowance (OALA), sorte de minimum-vieillesse versé par le Social Security Allowance Scheme de Hong Kong, touchera 4250 HKD par mois. Avec cette somme, il peut facilement louer un F2 dans la banlieue de Shenzhen pour 2.000 HKD et y faire ses courses au quotidien pour beaucoup moins cher. Par ailleurs, il peut toujours bénéficier des soins quasiment gratuits dans le système hospitalier public de Hong Kong, voire, dans certains cas, bénéficier de soins remboursés dans le Mainland selon des accords transfrontaliers. En effet, depuis janvier 2020, les résidents de Hong Kong, Macao et de Taiwan peuvent participer à l’assurance-santé du Mainland.

Les motivations complémentaires

L’aspect financier ne constitue pas pour autant la seule raison de passer ses vieux jours dans le Mainland. En effet, beaucoup de Hongkongais ont aussi des liens affectifs avec le Guangdong, parce qu’ils y ont grandi, qu’ils y ont travaillé et/ou qu’ils y ont encore de la famille. Certains peuvent aussi citer la possibilité de se déplacer davantage, ou encore d’y retrouver régulièrement des amis.

A cela, il faut ajouter un nouveau phénomène touchant cette fois les plus riches, celui des « micro-retraites », sortes de pauses progressives prises avant de prendre une retraite définitive. Selon une étude « qualité de vie 2025 » publiée le 22 septembre par HSBC, 47% des investisseurs fortunés envisageaient de commencer ces sortes de périodes sabbatiques dès l’âge de 49 ans, pour une durée idéale de 6 à 12 mois pour chacune, avec des dépenses pouvant aller jusqu’à 785.000 HKD par épisode, à renouveler deux ou trois fois. Or, là aussi, selon cette enquête, le Mainland est la destination favorite des riches hongkongais pour prendre ces « micro-retraites », attirant 37% des personnes interrogées tentées par l’aventure.

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