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Vers un système de santé unique pour la Grande Baie ?

Alors que l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) le place au dix-neuvième rang mondial, le système public de santé de Hong Kong, l’autorité hospitalière rapporte des soins aux coûts très élevés et une augmentation significative du temps d'attente. Cette situation favorise le tourisme médical à destination de la Chine continentale. Explications.

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Cérémonie d'ouverture d'un projet de coopération entre Hong Kong's Queen Mary Hospital et The University of Hong Kong-Shenzhen Hospital le 4 mars 2024 à l'Hopital de Shenzhen, district de Futian (@The University of Hong Kong-Shenzhen Hospital)
Écrit par Marion Piat
Publié le 9 septembre 2024, mis à jour le 10 septembre 2024

Le système de santé public saturé à Hong Kong

Avec un poids de 8% du PIB de Hong Kong, la santé publique est l'un des premiers postes budgétaires de la ville. Or le sytème fait face aujourd'hui à une saturation de l'offre qui peine à traiter les demandes de soins. Ainsi l'autorité de santé de Hong Kong relève que les délais de prise en charge des services semi-urgents connaissent une augmentation de 7% depuis 2019 pour les cas urgents, de 17% pour les semi-urgents et de 76% pour les stables. Le résultat est que les prises en charge des cas stables trouvent leur premier rendez-vous sous 7,5 à 11 mois et les cas extrêmes jusqu'à 91 semaines. Les délais les plus longs sont ceux que subissent les patients stables nécessitant une chirurgie des yeux, à savoir entre 42 et 85 semaines pour un premier rendez-vous. Pour une chirurgie de l'oreille, du nez ou de la gorge, il faut compter 14 à 70 semaines.

 

Les prix de Chine continentale plus attractifs 

Face à cette situation, un nombre croissant de patients font le choix de consulter en Chine continentale et notamment à Shenzhen, toute proche et qui propose qui plus est des barèmes plus avantageux que ceux de Hong Kong. Par exemple, une gastroscopie à l'hôpital de Shenzhen peut coûter moins de 1 000 yuans (140 $), soit dix fois moins qu'à Hong Kong. De même, certains patients atteints de cancer aux poumons se rendent en Chine continentale pour des traitements spécialisés coûtant environ 5 000 yuans (environ 5500 HKD) par mois à Shenzhen, au lieu de plus de 30 000 HKD par mois à Hong Kong. La question de la gestion et de l'optimisation de ces flux médicaux est donc devenue une question prioritaire pour les autorités de santé de part et d'autre de la frontière, au point que des collaborations proactives commencent à se mettre en place.

 

Des pilotes médicaux transfrontaliers

Ainsi Hong Kong a lancé le 10 mai 2023 un programme pilote de soutien aux patients de l'autorité hospitalière dans la région, afin que les patients ayant des rendez-vous de suivi programmés dans des cliniques spécialisées ou générales de l'autorité hospitalière puissent bénéficier de consultations subventionnées à l'hôpital de l'Université de Hong Kong - Shenzhen (HKU-SZH). Les patients éligibles participants payent 100 RMB pour chaque consultation subventionnée à l'HKU-SZH, le reste étant pris en charge dans la cadre du programme pilote, dans la limite de 2 000 RMB de subvention jusqu'au 31 mars 2025. De son côté, l'hôpital HKU-Shenzhen, ouvert en juillet 2012 avec 2000 lits, cherche à renforcer la collaboration avec Hong Kong dans le cadre d'un nouveau modèle d'organisation des hôpitaux publics d'un montant de 4 milliards de yuans engagé par le gouvernement municipal de Shenzhen.

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