Le gouvernement a annoncé considérer l’emploi d’une fonction de traçage via l’application Leave Home Safe afin de mieux localiser les mouvements de potentiels cas positifs au Covid-19, soulevant des questions quant à la protection des données des utilisateurs.
Nouvelle fonctionnalité de traçage en débat
Alors que les cas positifs au Covid continuent de s’accumuler, la secrétaire à la santé Sophia Chan a annoncé étudier la possibilité « d’améliorer le dépistage des cas contacts » ainsi que d’implémenter des fonctions de traçage via l’application Leave Home Safe.
De telles mesures permettraient aux autorités sanitaires d’identifier les allées et venues de potentiels cas contacts. La fête d’anniversaire organisée par des officiels du gouvernement avait par exemple vu une vingtaine de participants non invités, n’ayant pas signalé leur présence via l’application Leave Home Safe.
Sophia Chan a poursuivi son annonce en disant que la priorité du gouvernement est de localiser et d'isoler les cas positifs.
L’application Leave Home Safe, qui fonctionne sur le principe d’un QR code à scanner à l’entrée de certains endroits, est déjà obligatoire pour de nombreux types de lieux. Parmi eux, les restaurants, bars, cinémas et bâtiments gouvernementaux. Les personnes ayant été présentes dans un endroit en même temps qu’un cas positif reçoivent une alerte via l’application.
Inquiétudes au sein de la population
L’ajout de tels outils serait en revanche mal reçu par une partie de la population. En effet, un certain nombre de Hongkongais refusent d’installer l’application, par peur que leurs données soient transférées et partagées. Ainsi, de nombreux résidents utilisent déjà un second téléphone portable dédié uniquement à Leave Home Safe.
Le gouvernement souhaite cependant que l’application soit utilisée par le plus grand nombre, et a notamment prévu de distribuer des téléphones portables à 20 000 seniors dans le but de pouvoir utiliser l'application.
Plusieurs députés ont par ailleurs signé une lettre à destination de Carrie Lam, demandant l’implantation d’un système qui demanderait aux utilisateurs de l’application Leave Home Safe d’indiquer leur identité. Les données des utilisateurs seraient aussi envoyées et stockées dans une banque de données pendant environ trente jours.
Ces nouvelles fonctionnalités ressembleraient alors au système de codes sanitaires en place en Chine continentale. Un système similaire a déjà été mis en place lors de la mise à jour 3.0 de Leave Home Safe, permettant aux utilisateurs de s’inscrire en avance pour une potentielle ouverture de la frontière avec la Chine. Ceux souhaitant s’inscrire doivent transférer leurs données sur la version chinoise.
La version actuelle de l’application reste anonyme et les données enregistrées par l’application restent dans le portable de l’utilisateur et ne sont pas partagées. Le gouvernement a fait savoir qu’il ne souhaiterait pas mettre en place un système de collection des données, au vu de l’opposition au sein de la population.