Footballeur français de 26 ans jouant à Quimper, Antoine Viterale a choisi de faire partie de l’équipe nationale de Hong Kong. Il a déjà disputé des matchs amicaux et a entamé les démarches pour participer à la coupe d’Asie au Qatar en 2024. En attendant, il a répondu aux questions du Petit Journal.
Je suis né à Hong Kong
Pourquoi avoir choisi de porter le maillot hongkongais ?
Hong Kong fait partie de mon parcours de vie. J’y suis né et j’y ai grandi. C’est aussi à Hong Kong que j’ai tapé dans mes premiers ballons. Le football prenait tout mon temps libre entre l’âge de 7/8 ans et 14 ans. J’ai ensuite eu un parcours de footballeur professionnel. Pour un joueur, pouvoir participer un jour à une grande compétition comme les jeux asiatiques avec le maillot de Hong Kong est un rêve devenu réalité et un honneur. Pour l’instant je suis en vacances mais nous étudions les possibilités pour lancer le processus pour le passeport.
A 26 ans, vous avez déjà joué dans des clubs de sept pays. Pour vous, le football est-il une façon d’explorer le monde ?
Oui. J’ai eu beaucoup de chance d’avoir vécu dans de nombreux pays grâce au football mais je pense aussi que la stabilité est très importante si vous voulez exceller dans le monde du sport professionnel
Le climat de Hong Kong nécessite de s'adapter
Vous avez déjà rejoint l’équipe nationale pour un stage et des matchs amicaux. Estimez-vous qu’il soit facile pour un joueur évoluant en France de s’intégrer dans l’équipe nationale de Hong Kong ?
Non pas du tout, je pense même que c’est le contraire. Ce n’est pas facile de s’intégrer dans une nouvelle équipe normalement mais surtout quand la majorité de l’équipe parle le cantonais. Aussi le climat de Hong Kong est complètement différent de celui de la France. Au fil des années, et des pays, j’ai développé un sens d’adaptation assez rapide et efficace, mais ça demande toujours un effort particulier.
Vous avez été formé à l’académie Kitchee de Hong Kong. Pensez-vous que l’on puisse avoir à Hong Kong une formation de footballeur aussi bonne qu’en France ?
Je crois que c’est possible, j’ai pris la décision de quitter Hong Kong très tôt car je savais que je devais sortir de ma zone de confort pour devenir meilleur. Quand j’étais jeune, les équipes de jeunes à Hong Kong n’étaient pas aussi bonnes qu’aujourd’hui, mais je pense toujours que le niveau en Europe et en particulier en France est beaucoup plus élevé, en particulier chez les jeunes joueurs.
Il y a de très bonnes équipes en Asie
Jouer la coupe d’Asie au Qatar, est-ce pour vous beaucoup plus exigeant que la régionale 1 à Quimper ?
Oui j’imagine bien. Il y a de très bonnes équipes en Asie et surtout le groupe de Hong Kong. Même si je suis très impressionné par les niveaux inférieurs du football français, cela reste du football amateur alors que les équipes nationales asiatiques sont formées de joueurs professionnels, dont beaucoup évoluent à des niveaux élevés.
Jorn Andersen, sélectionneur norvégien de Hong Kong, souhaiterait que vous puissiez jouer à un niveau supérieur en France, en Europe ou en Asie. Est-ce envisageable ?
Oui bien sûr c’est possible, tout est possible. Il y a un an, je ne pensais pas que j’aurais une autre opportunité de jouer au football de haut niveau. Bien sûr, je dois être réaliste, je suis sorti du circuit professionnel depuis quelques années maintenant et je joue actuellement en régional 1. Je suis quelqu’un qui essaierai toujours et j’ai beaucoup confiance en mes capacités. Après, ce ne sera pas seulement une décision sportive mais je dois aussi penser à ma situation de vie.
L'énergie de Hong Kong est unique
Qu’est-ce qui vous manque le plus de Hong Kong quand vous êtes en France ?
Définitivement l’énergie, j’ai l’impression que quand je suis à Hong Kong, tout est possible. Chaque fois que j’y vais, je me sens tellement inspiré. J’aime la façon dont Hong Kong a conservé toute son histoire tout en embrassant la modernité. Peut-être que je suis biaisé parce que c’est chez moi mais j’aime Hong Kong.
Qu’est-ce qui vous manque le plus de France quand vous êtes à Hong Kong ?
J’aime beaucoup ma vie en France, les gens et la cuisine. J’ai la chance de pouvoir vivre dans une région fabuleuse, la Bretagne, dans une petite ville de bord de mer. J’y ai appris à apprécier les petits plaisirs de la vie, la nature, ce qui quelquefois m’échappait à Hong Kong.
Parallèlement, vous vous lancez dans l’auto entreprenariat de complément alimentaire sportif. Hong Kong peut-il être un marché pour vous ?
Absolument, je pense que ce serait une erreur de ne pas explorer ce marché surtout que je connais bien le territoire et que j’y ai gardé beaucoup de contacts. Nous lancerons après l’été et initialement, nous nous concentrerons en premier sur la Bretagne, mais nous comptons développer la distribution des produits en Asie dans un futur proche.