C’était l’une des angoisses de la période post-Covid. Hong Kong allait-elle récupérer les sièges sociaux et les bureaux régionaux d’entreprises partis vers d’autres métropoles ? Non seulement, il y a des retours, mais aussi des nouvelles arrivées.
Deux implantations symboliques à Hong Kong
La première bonne nouvelle est intervenue le 16 août 2023 : Tigermed, entreprise chinoise comptant plus de 10.000 employés dans 50 pays, annonçait ouvrir son siège social international à Hong Kong. Pour ce leader mondial dans les solutions intégrées de recherche et de développement pour l’industrie biopharmaceutique, Hong Kong était l’endroit idéal pour se trouver à proximité de pôle de recherches, d’un environnement favorable au business, et d’un système financier propice aux entreprises en expansion.
Quinze jours plus tard, une cérémonie se tenait au Hong Kong Sciences and Technology Parks Cooperation (HKSTP) pour signer un accord avec Neta Auto. Cette start-up des véhicules électriques, ayant déjà séduit 320.000 clients mondiaux, établira son siège social international à la HKSTP. Elle promet également d’investir 3,2 milliards de yuans en 5 ans, de construire un centre de recherche et développement intelligent de près de 4000 m2, de l’accompagner d’un centre de mégadonnées et d’embaucher près de 600 salariés en recherche et développement.
Des chiffres très positifs pour Hong Kong
Ces deux exemples récents et spectaculaires témoignent du retour d’attractivité de Hong Kong. Plus généralement, lors d’une interview radiophonique samedi 16 septembre, le secrétaire au commerce et au développement économique, Algernon Yau, a annoncé que, depuis le début de l’année, le gouvernement avait déjà attiré 272 entreprises qui avaient ainsi investi dans l’ex-colonie britannique. Plus généralement, le gouvernement s’est fixé comme objectif de séduire 1100 entreprises de plus dans les trois prochaines années.
En ce qui concerne les firmes tricolores, les chiffres du Census and Statistics Department semblent montrer qu’il reste encore du chemin à faire. En 2019, le nombre d’entreprises françaises ayant leur siège régional à Hong Kong était de 96. Il n’était plus que de 80 en 2022. Mais de nombreux signes viennent de confirmer le regain d’attractivité de la ville auprès des investisseurs français.
Les entreprises françaises reviennent aussi
Ainsi, en juin, Chanel a ouvert un magasin de plus de 1700 m2 au Capitol Center de Causeway Bay. D’ici quelques semaines, Lorraine Baccarat lancera un restaurant de 40 places au 44e étage de la Gloucester Tower à Central, en coopération avec la cheffe aux dix étoiles, Anne-Sophie Pic. Dans un autre domaine, en septembre, l’Agence France Presse a annoncé renforcer ses desks francophones de Washington et de Hong Kong, confirmant ainsi la place de hubs de ces villes.
Le retour au dynamisme d’avant Covid ne semble donc être qu’une question de temps. Pour accélérer ce processus, Paul Chan, secrétaire aux Finances du gouvernement de la cité-Etat, s’est ainsi rendu le 19 septembre à Paris dans le cadre d’une conférence « Think business, think Hong Kong », en insistant sur quelques atouts de la ville : sa position de porte d’entrée de la Chine, son autonomie, son système judiciaire de Common Law, et surtout la promesse que serait pérennisé le principe « un pays, deux systèmes ». Dans ces conditions, les entreprises françaises devraient certainement suivre le mouvement de retours et d’arrivées.