La sérénité dans le chaos. Nicolas Petit, le photographe derrière The Hongkongers, dévoile sa vision désinhibée de la ville hyper-dynamique dans son exposition Hush, du 25 au 30 mars à Bulle d’Art.
À travers son objectif, Nicolas Petit capture la vie dans les rues de Hong Kong. Comme un moment suspendu dans le tourbillon quotidien, ses photos représentent sa vision de la ville. "Je n’ai pas la prétention de montrer la vraie et totale image de Hong Kong, prévient le photographe qui craint que son regard d’expatrié biaise ou romance la réalité. Il s’agit de ma subjectivité".
Cette dernière, justement, est influencée par son expérience. Travaillant initialement au sein d’ONG liées au développement durable, Nicolas Petit a gardé de ces années une sensibilité humaniste. "Mon oeil est attiré par certains aspects comme les inégalités sociales ou encore les problèmes de pollution énormes qui perdurent ici, développe-t-il en affirmant le caractère social de son travail. Je souhaite mettre en lumière ces invisibles du système".
Son travail est composé de portraits spontanés d’habitants, soit pris à la dérobée sans que le sujet ne le sache. "Il y a énormément de photographes de rues, certains se concentrent sur l’architecture et le street-art, d’autres, comme moi, sur les portraits. Mais chacun a sa propre manière de faire", insiste le Franco-belge. Ce qui fait la force d’un artiste pour lui reste son acharnement: "99% des clichés sont ratés. Il faut être patient prendre le temps d’essayer une scène sous différents angles, différentes lumières… À force ça en devient instinctif. Je suis comme un danseur qui se meut autour d’un sujet".
Pourtant rien ne le prédestinait à devenir cet artiste. C’est à la suite d’un road trip initié avec sa femme entre Bruxelles et Hong Kong que Nicolas Petit a appris à manier un appareil. À travers un blog de voyages culinaires, le couple a développé son esprit créatif. Arrivé à destination, il a alors l’idée de poursuivre dans cette voie en créant The Hongkongers. "Mon approche est d’abord égoïste car la photo est le meilleur médium pour les curieux, s’amuse-t-il. J’ai voulu développer, grâce à ça, ma vision et découvrir la ville".
Partagé entre sa casquette de photographe pour Discover Hong Kong et Zolima et celle de représentant des Nations-Unies en Papouasie et en Côte d’Ivoire, il trouve le temps de mettre au point sa première exposition. "Une photo n’existe pas vraiment tant qu’elle reste digitale", juge l’artiste aux 2.753 abonnés Instagram.
Hush se tiendra du 25 au 30 mars dans les locaux de Bulle d’Art. Douze oeuvres y immortaliseront "la sérénité dans le chaos". Les moments volés inviteront le public à une introspection de la tranquillité. Ce qui en résulte célèbre le dynamisme de Hong Kong dans ses moments les plus calmes.
Et le francophone ne souhaite pas en rester là. Outre les expositions, il développe l’édition d’un livre sur Hong Kong. Rassemblant ses portraits il souhaite raconter l’histoire de la ville au fil des pages. Un projet plein de promesse qui nous donne envie de la (re)découvrir autrement.
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