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COOK UP A STORM - Un combat de Chefs entre cuisine chinoise traditionnelle et d’inspiration française

Cook up a storm Un combat de Chefs entre cuisine chinoise traditionnelle et d’inspiration françaiseCook up a storm Un combat de Chefs entre cuisine chinoise traditionnelle et d’inspiration française
Un combat de Chefs entre cuisine chinoise traditionnelle et d’inspiration française
Écrit par Arnaud Lanuque
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 19 avril 2018

Un restaurateur chinois voit d'un mauvais oeil l'installation dans son quartier d'un chef étoilé formé à l'école française. Ils s'affronteront jusqu'à l'ultime épreuve d'un jeu télévisé pour être départagés. 

La rivalité permet de dresser le portrait d'un jeune chef en quête de reconnaissance. Les joutes culinaires, quant à elles, sont filmées comme des séquences d'arts martiaux. À notre grand enchantement, aucune des deux cuisines ne domine, seul l'appétit.

Il y a près de 30 ans, sortait Prise de Bec à Hong Kong sur les écrans de la colonie britannique. Dans cette excellente comédie de Michael Hui et Clifton Ko, un restaurant local devait faire face à la concurrence d'un fast food hyper moderne. Cook Up a Storm, qui fut mis en chantier suite au succès de la série télé Chef Nic, est le dernier film du nouvel an chinois à sortir (il fut légèrement repoussé pour éviter la concurrence directe avec Journey to the West 2). Il reprend peu ou prou le même concept mais en le modernisant et avec suffisamment d'éléments nouveaux pour avoir sa personnalité propre.    

Sky Ko (Nicholas Tse) est le chef de l'établissement le plus populaire de l'avenue du printemps, un quartier très apprécié pour son choix de cuisine chinoise à prix abordable. Mais quand Paul Anh (Jung Yong Hwa), un chef étoilé ayant étudié à Paris, ouvre son restaurant en face de celui de Sky, la guerre est déclarée. Les deux cuisiniers acceptent de participer à une compétition télévisée pour déterminer qui est le meilleur des deux.

Drame culinaire

Contrairement à Prise de Bec à Hong Kong, Cook Up a Storm n'est pas vraiment une comédie. Il y a quelques moments humoristiques mais l'essentiel de l'intrigue est tourné vers le drame et les rapports humains.

 

Cook up a storm combat dans les cuisines a Hong Kong

Tout est centré autour de Sky. Dans sa relation avec son rival bien sûr mais surtout dans ses rapports avec son oncle et son père. Le manque de considération de ce dernier étant la motivation essentielle derrière son parcours professionnel. Si elles n'ont rien d'originales, les ficelles dramatiques du récit marchent plutôt bien. Elles sont bien aidées par le choix des acteurs. Anthony Wong (le père) est forcément délicieux d'arrogance et de misanthropie. Ge You (l'oncle) lui en est un élégant contrepoint par son sérieux et sa douceur.

Avec une durée d'à peine plus de 90 minutes, le film ne peut pas développer pleinement son potentiel dramatique. On sent qu'il manque des scènes pour enrichir les personnages et faire naitre davantage l'émotion. Mais en ces temps où les films dépassent allégrement les 2 heures sans avoir grand chose à dire, on ne peut pas vraiment se plaindre que Cook Up a Storm ait choisi de privilégier un rythme enlevé.    

L'aile ou la patte de poulet

 

Cook up a storm chef étoilé et cuisine chinoise

 

Conformément aux conventions cinématographiques en vigueur dans le cinéma chinois quand il s'agit de films centrés sur la nourriture (voir Le Festin Chinois ou God of Cookery, ce dernier étant directement référencé ici), les duels de cuisine sont filmés comme des combats d'arts martiaux et avec une grosse dose de sur-dramatisation. C'est foncièrement exagéré mais aussi divertissant que spectaculaire?et à même de faire frémir d'envie vos papilles. Il est également appréciable que le film ne tombe pas dans le piège de la supériorité d'une cuisine sur l'autre. Tout dans le scénario semblait pourtant partir dans cette direction. Les mérites de la cuisine chinoise allaient forcément s'imposer face à une cuisine occidentale aussi superficielle qu'artificielle. Sauf que non. Le film ne porte pas de jugement de valeur et reconnaît les qualités propres de chacune d'entre elles. Au final, c'est la capacité à prendre ce qu'il y a de mieux dans les deux styles, avec la volonté d'innover et de contenter les gourmets comme les amateurs, qui déterminera l'identité du meilleur chef. Une idée qui sonne juste et ne vous fera pas culpabiliser quand vous passerez d'un restaurant chinois à un établissement occidental ! 

 

Arnaud Lanuque (www.lepetitjournal.com/hong-kong) jeudi 16 février 2017

Arnaud Lanuque
Publié le 16 février 2017, mis à jour le 19 avril 2018

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