

Le festival de Cannes vient de se terminer mais le Hong Kong Arts Centre propose de se replonger dans l’événement avec des classiques du cinéma de Hong Kong qui ont été programmés sur la Croisette.
Le cinéma de Hong Kong a beau avoir été extrêmement influent en Asie et dans le monde, cela n’a jamais été la coqueluche des festivals comme Cannes. Pendant plusieurs décennies, Hong Kong n’y existait tout simplement pas. Ce n’est qu’à partir de 1975, avec la victoire surprise du film de chevalerie "Touch of Zen" de King Hu, que les choses commencèrent à évoluer.
Les films présentés par leurs réalisateurs:
"Story of Woo Viet" (1981) par Ann Hui – vendredi 7 juin à 16H30
Deuxième volet de la trilogie vietnamienne d’Ann Hui, la réalisatrice s’inspire de l’afflux des boat people à Hong Kong suite à la guerre du Vietnam. Woo Viet (Chow Yun Fat) se retrouve à jouer les tueurs professionnels aux Philippines pour sauver celle qu’il aime. "A l’époque, Chow Yun Fat était considéré comme le poison du box-office" raconte le producteur Teddy Robin Kwan. "Mais je trouvais le script excellent et j’étais persuadé que le film serait un succès".

"Dragon's delusion" par Kong Kee – dimanche 9 juin à 16H15
Difficile pour l’animation hongkongaise de faire une place entre les deux titans que sont le Japon et les Etats-Unis. C’est pourtant le défi que s’est lancé Kong Kee, réalisateur de courts métrage d’animation. "Je pense que le public hongkongais est intéressé à l’idée de voir des films d’animation locaux à partir du moment où nous traitons de sujets qui les intéressent ou qui leur permettent d’exprimer leurs sentiments par rapport aux problématiques qui agitent Hong Kong", explique-t-il. "L’animation hongkongaise se caractérise par une grande créativité destinée à compenser notre manque de ressources. Cela donne quelque chose de très frais".

"Everlasting Love" (1984) par Michael Mak – vendredi 14 juin à 19H30
Avant qu’Andy Lau ne devienne la star qu’on connaît aujourd’hui, il interprétait un fils de bonne famille qui tombe amoureux d’une prostituée dans ce mélodrame. "A l’époque les clubs d'hôtesses étaient très à la mode", explique le réalisateur. "Or, dans la culture chinoise, celles qui s’adonnent à ce type d’activités étaient mal vues et l'on considérait les hôtesses comme incapables de sentiments. Avec Everlasting Love, je voulais montrer une femme capable d’aimer et la pression sociale auxquelles les prostituées devaient faire face. Les patrons de clubs nous accueillaient à bras ouverts en pensant que cela leur ferait de la publicité. Dans certains de ces établissements, il y avait avec une mini Rolls Royce pour amener les clients à leur table!"

"House of the Lute" (1980) par Lau Hsing Hon – samedi 15 juin à 19H30
Inspiré par "Le Facteur Sonne Toujours Deux Fois" et l’esprit de Luis Buñuel, le premier long métrage de Lau Hsing Hon décrit les relations tendues qu’entretiennent un riche bourgeois handicapé, sa belle épouse et leur jeune jardinier. "C’était mon premier film et j’ai réuni l’argent en demandant à mes amis et à ma famille" se souvient Lau Hsing Hon. "Même ainsi, cela a été difficile de le tourner, cela a pris près de 2 ans! Le système de distribution de l’époque était corrompu, il fallait payer pour obtenir des dates de sortie et un parc de salle intéressant".

Pour voir le programme complet: ICI
Remerciements: Jacqueline Tong, Christy Leung et Nana Ng.